Pour voler au secours de ses partenaires européens, l'Allemagne s'endette

Mise à contribution pour aider ses partenaires européens à la peine, l'Allemagne va devoir s'endetter un peu plus que prévu dans les mois à venir : l'entrée en vigueur du mécanisme de sauvetage européen (MES) doit avoir lieu avec un an d'avance.
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Le plus gros contributeur du mécanisme européen de stabilité (MES) va devoir lever trois milliards d'euros de plus que prévu au troisième trimestre, a annoncé l'Agence financière, gestionnaire de la dette allemande, soit un total de 71 milliards.

Déficit budgétaire revu à la hausse

L'entrée en vigueur anticipée d'un an du mécanisme européen de sauvetage MES va se traduire pour la première économie européenne par une contribution de 8,7 milliards d'euros le mois prochain. Ainsi, Berlin qui doit combler le trou creusé par les aides consenties aux autres membres de la zone euro par de nouveaux emprunts, a dû revoir son estimation de déficit budgétaire, à 32,1 milliards d'euros contre 26,1 milliards initialement prévus. "Grâce à un rehaussement modeste des volumes (d'émission de dette), (l'Allemagne) apporte une contribution importante à la stabilisation de l'euro", s'est félicité le président de l'Agence, Karl-Heinz Daube, dans un entretien à l'AFP.

Des taux très bas, signe de confiance des investisseurs

D'autant que pour l'Allemagne, s'endetter sur le marché n'est pas un problème : les titres allemands font figure depuis des mois de havre de sécurité, alors que le reste de la zone euro s'embrase, bien qu'ils aient amorcé depuis le début du mois de juin une remontée. Les taux de la dette allemande restent les plus bas, sur le marché primaire comme sur le marché secondaire, où s'échangent les titres déjà émis. Le Bund à dix ans, titre de référence du marché obligataire, affichait lundi dans un rendement de 1,463%, comparé à 6,637% pour son pendant espagnol et 2,570% pour les titres français de même échéance. "Les taux ont évolué ces derniers trimestres à des niveaux historiquement bas sur toutes les maturités", a confirmé Karl-Heinz Daube, évoquant "une véritable fuite" des investisseurs vers les titres émis par son institution.

L'Allemagne supportera-t-elle le poids du sauvetage ?

Mais ces derniers temps, alors qu'elle est sollicitée de toute part, des craintes sont apparues sur la capacité de l'Allemagne à supporter le poids du sauvetage de ses partenaires, dont un cinquième, Chypre, vient de demander de l'aide. Le français Carmignac Gestion, l'une des sociétés d'investissement indépendante les plus importantes d'Europe avec près de 50 milliards d'euros d'actifs gérés, a annoncé la semaine dernière qu'il s'était totalement désengagé des Bunds allemands, jugeant que ceux-ci pourraient perdre leur statut de valeur refuge si le pays devait endosser le coût d'une aggravation de la crise.

Commentaires 11
à écrit le 26/06/2012 à 23:59
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L'Allemagne, avec 17 MILLIARDS PAR MOIS d'excédent commercial, réalisé en grand partie dans la zone euro dont elle profite et dont elle étrangle les économies moins fortes, peut se permettre de dire « NEIN » à tout progrès et d'emprunter à 0,5% pour...

le 27/06/2012 à 12:34
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Moi je crois qu il faut etre un faineant de francais pour reclamer son impot à ceux qui bossent bien et fort depuis toujours et sans demander d augmentation du smic (n`existe pas) de prestations etc et qui exportent en Europe et en France et...en chi...

le 27/06/2012 à 14:21
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Le dumping social n'est pas la solution, il y a toujours moyen de faire mieux (je préférerais dire pire) et cela nous conduirait tout droit à l'exploitation de l'homme par l'homme. Non, je pense que la solution ce sont les balances commerciales équil...

le 27/06/2012 à 15:27
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40% environ de son excédent commercial vient des échanges de l'Allemagne avec la zone euro. Pas plus. Et, comme toutes les grandes entreprises mondialisées, les allemandes doivent mettre le cap vers les BRICS pour les années à venir. Adieu l'euro.

le 27/06/2012 à 15:46
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Concernant les exportations allemandes, il s'agit de 58 % en volume et 75% en valeur dans la zone Euros. Ne metons pas dos à dos deux logiques extrèmes: Oui, il existe un dumping social en allemagne, oui, la France à un sérieux problème de compétivi...

le 27/06/2012 à 16:39
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Le plus tragique c'est que les excédents réalisés en Europe par les grandes entreprises allemandes ont souvent étés réinvestis en dehors de la zone euro, ce qui équivaut à une fuite de capitaux énorme et c'est ce qui explique le chômage dans les pays...

à écrit le 26/06/2012 à 23:52
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Et l'Italie qui emprunte à des taux bien plus élevé que celui auquel elle prête aux pays qui sont encore plus en difficultés qu'elle même pour les aider, vous n'en parlez pas M Pétain en herbe? Allers encore un peu de l...c..., cela lui fera plaisir ...

à écrit le 26/06/2012 à 21:57
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Je rappelle que la France paie aussi beaucoup pour "aller au secours" de ses partenaires européens ? Combien ça nous a déjà coûté ? Combien de dettes supplémentaires depuis 3 ans pour financer les différents plans ?

à écrit le 26/06/2012 à 19:14
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Je me demande si La Tribune ne serait pas à la solde de l'Allemagne. Un article aussi élogieux de l'Allemagne c'est vraiment du cynisme. L'Allemagne et la France sont responsable de la situation actuelle. Les accords ont été fait et imposé par l'axe ...

à écrit le 26/06/2012 à 19:08
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Mais qu'est ce qui sont sympathiques ces allemands, hein une fois. Moi je vous dis, hein, y sont bien ...Ils s'endettent pour les autres, au risque de pénaliser leur peuple.

à écrit le 26/06/2012 à 18:21
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Non l'allemagne ne le supportera pas. Tous les pays ont des dettes cachées. L'europe fut et ne sera plus sous peu : ouf

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