Darfour : le Soudan accepte le déploiement d'une force internationale

Le Soudan a officiellement accepté ce mercredi la résolution 1769 de l'Onu qui prévoit le déploiement d'une force internationale de 26.000 soldats et policiers au Darfour, où sévit depuis février 2003 une sanglante guerre civile.

Adoptée à l'unanimité mardi soir par le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies (ONU), la résolution 1769 sur le Darfour a été accepté ce mercredi par le gouvernement soudanais. "Nous annonçons notre acceptation de la résolution (et) nous annonçons également notre engagement à appliquer la partie qui nous concerne", a ainsi déclaré Lam Akol, le ministre soudanais des Affaires étrangères. Cette résolution prévoit notamment le déploiement de 26.000 soldats et policiers au Darfour, où sévit depuis plus de cinq ans une sanglante guerre civile.

La force des Nations unies et de l'Union africaine (UA), baptisée Unamid, sera essentiellement composée de soldats africains. La France, par l'intermédiaire de Bernard Kouchner, a proposé de fournir des soldats alors que Javier Solana, représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère, a indiqué que l'UE envisage de contribuer à cette force internationale. Cette dernière ne devrait être déployée qu'au début de l'année prochaine et prendra le relais des 7.000 soldats de l'UA actuellement sur place mais mal équipés et sous financés.

La résolution du Conseil de sécurité, autorise la force ONU-UA à prendre "les mesures nécessaires" pour protéger son personnel, assurer la sécurité et la liberté de circulation des travailleurs humanitaires, prévenir les attaques et les menaces contre les civils et soutenir la mise en oeuvre de l'accord de paix du Darfour. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne avaient au départ préconisé une ligne plus ferme contre le Soudan. Ils ont dû y renoncer pour obtenir le soutien de certains membres africains du Conseil de sécurité et de la Chine.

Plus de cinq ans après le début des violences en février 2003, le Soudan a donc fini par accepter la mise en place d'une force internationale, à condition qu'elle soit essentiellement composée de soldats africains. Selon les chiffres de l'ONU, le conflit aurait fait 200.000 morts et 2,1 millions de déplacés. Khartoum se dit par ailleurs prêt à négocier avec les rebelles qui n'ont pas signé l'accord de paix de 2006 et qui ont éclaté en une multitude de groupes armés. L'ONU et l'UA les ont invités à se réunir à Arusha, en Tanzanie, du 3 au 5 août.

La communauté internationale a en effet insisté sur la nécessité d'une entente politique pour mettre un terme aux violences et pour sécuriser l'action humanitaire alors que le Programme alimentaire mondial (PAM) a récemment fait part d'une augmentation des attaques contre ses convois de nourriture. "Il faut un règlement politique et il faut que les groupes rebelles regagnent la table des négociations et que le gouvernement du Soudan accepte ce règlement politique", a ainsi déclaré Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères.

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