par Cyril Altmeyer
PARIS (Reuters) - Atos a annoncé jeudi prévoir d'introduire en Bourse dès la fin juin environ un quart du capital de Worldline, son pôle de technologies liées aux paiements qui a vocation à jouer un rôle majeur dans la consolidation d'un secteur de plus en plus délaissé par les banques.
Lors d'une conférence téléphonique, la société de services informatiques a précisé viser une croissance organique d'environ un pour cent cette année, comptant sur de nouveaux contrats pour redresser la barre après une baisse de 1,8% du chiffre d'affaires au premier trimestre, à périmètre et change constants.
"Moins 1,8 pour cent dans notre activité n'est pas du tout une forte décroissance quand vous le mettez dans le contexte des trimestres qu'on a pu connaître au pire de la période post-Lehman", a souligné le directeur financier Michel Alain Proch.
La Bourse a toutefois sanctionné le titre, qui cédait vers 10h00 1,5% à 60,8 euros, sous-performant nettement l'indice SBF 120 (+0,1%).
Atos, qui mise sur les stratégies de réduction de coûts des entreprises et sur l'essor de la connectivité dans des secteurs aussi variés que les voitures, les magasins et les infrastructures, prévoit une nette amélioration de son book-to-bill au deuxième trimestre à 120-130%, après 81% au premier.
Le groupe, dont le carnet de commandes atteint 14,7 milliards d'euros à fin mars, soit 1,7 année de chiffre d'affaires, a engrangé au premier trimestre des contrats avec EDF, GDF Suez, BMW et deux banques en Espagne.
Atos a également confirmé anticiper une marge opérationnelle de 7,5% à 8,0% en 2014, avec en ligne de mire un gain de 100 à 200 points de base entre 2013 et 2016.
POTENTIEL EN RUSSIE
Lors des Jeux olympiques de Sotchi dont Atos a assuré l'ensemble des prestations informatiques, le groupe dirigé par l'ex-ministre des Finances Thierry Breton a signé un protocole d'accord pour un partenariat de long terme avec les groupes russe Gazprom et Sibur (pétrochimie).
Ce partenariat, qui représente une perspective de développement pour Atos dans une région riche sur le plan de l'énergie, n'est pas menacé à ce jour par les tensions entre la Russie, l'Ukraine et l'Union européenne, a assuré Gilles Grapinet, directeur général adjoint du groupe.
"Si cela se matérialise, comme on le souhaite, ce sera un plus pour le groupe. Si cela ne devait pas se faire pour d'autres raisons que je ne vois pas aujourd'hui, on vivra sans", a-t-il répondu à une question de Reuters.
Atos, qui concurrence Capgemini et l'américain Accenture, a réalisé un chiffre d'affaires de 2,064 milliards d'euros au premier trimestre, seule Worldline affichant une croissance organique (1%), un rythme prévu pour s'accélérer tout au long de l'année.
L'introduction en Bourse de Atos Worldline, scindée du reste du groupe en juillet 2013, sera pilotée par Deutsche Bank et Goldman Sachs qui seront coordinateurs globaux de l'opération, les quatre "bookrunners" étant Barclays, Bank of America Merrill Lynch, Société générale et BNP Paribas.
Les modalités de l'opération seront examinées début mai par le conseil d'administration d'Atos.
Michel Alain Proch a précisé qu'Atos regardait systématiquement toutes les opportunités d'acquisitions dans le secteur des paiements en Europe pour positionner Worldline comme un acteur majeur d'un secteur promis à une forte expansion, les banques tendant à passer la main à des spécialistes sur cette activité.
Atos recherche également activement des acquisitions aux Etats-Unis et dans une moindre mesure dans les pays émergents, a-t-il expliqué.
(Edité par Jean-Michel Bélot)
