Budget : fronde de sénateurs qui attaquent devant le Conseil d'État les 10 milliards d'euros d'économie du gouvernement

Un recours a été déposé devant le Conseil d'Etat par quatre sénateurs centristes contre le décret par lequel le gouvernement a annulé 10 milliards d'euros de crédits en février. Cette démarche présente, selon eux, « un caractère d'insincérité budgétaire ».
Quatre sénateurs centristes ont déposé un recours au Conseil d'État contre les 10 milliards d'euros d'économies décrétées en février.
Quatre sénateurs centristes ont déposé un recours au Conseil d'État contre les 10 milliards d'euros d'économies décrétées en février. (Crédits : Firas Abdullah/ABACAPRESS)

Les économies décrétées par le gouvernement en février pourraient-elles être retoquées ? Quatre sénateurs du groupe Union centriste ont déposé un recours au Conseil d'Etat contre le décret, par lequel le gouvernement a annulé 10 milliards d'euros de crédits. Une démarche qui présente, selon eux, « un caractère d'insincérité budgétaire ».

« Il semble que l'annulation de crédits portés par le décret attaqué modifie les grandes lignes de l'équilibre budgétaire et c'est pourquoi le décret devra être annulé », écrivent les requérants au Conseil d'État, dans un recours que l'AFP a pu consulter.

« Le cocktail de non-dits et de contournement du Parlement dans une matière qui lui est constitutionnellement réservée, est tout à fait inacceptable », écrivent en outre les sénateurs Nathalie Goulet (Orne), Michel Canévet (Finistère), Vincent Delahaye (Essonne) et Hervé Maurey (Eure), qui siègent tous au sein du groupe Union centriste.

« L'annulation de crédits par décret, surtout lorsque cela survient peu de temps après l'adoption de la loi de finances, peut être perçue comme un contournement du processus démocratique », font également valoir ces parlementaires.

Des économies budgétées dans 29 domaines

Pour rappel, dans un décret publié en février dernier, le gouvernement a acté des économies de 10 milliards d'euros. Une annonce qui intervient après une révision en baisse de sa prévision de croissance 2024, avec notamment deux milliards d'euros de moins pour les programmes « écologie, développement et mobilité durables ».

Lire aussiJusqu'à 80 milliards d'euros d'économies : l'effort à faire pour atteindre 3% de déficit en 2027 avec une croissance faible (OFCE)

Le texte, paru au Journal officiel et signé par le Premier ministre Gabriel Attal, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire et le ministre délégué aux comptes publics Thomas Cazenave, « annule » des dépenses budgétées dans 29 domaines, allant de l'écologie à l'enseignement supérieur, en passant par la justice, la défense, la cohésion des territoires et l'aide publique au développement.

Dans les programmes « écologie, développement et mobilité durables », celui intitulé « énergie, climat et après-mines » est raboté d'un milliard d'euros, tandis que le « fonds d'accélération de la transition écologique dans les territoires » perd plus de 400 millions.

Par ailleurs, les catégories « travail et emploi » et « recherche et enseignement supérieur » sont concernés respectivement par 1,1 milliard et 900 millions d'euros de crédits annulés. L'aide publique au développement est rabotée de 740 millions d'euros, l'aide à l'accès au logement perd 300 millions d'euros, la police nationale 134 millions d'euros et l'administration pénitentiaire quelque 118 millions. Ce serrage de vis s'ajoute aux 16 milliards d'économies déjà inscrites dans le budget français pour 2024, provenant pour l'essentiel de la suppression du bouclier énergétique.

10 milliards d'euros d'économies supplémentaires à trouver en 2024

Ces efforts ne sont toutefois pas suffisants pour rester dans les clous de 5,1% de déficit en 2024. Pour y parvenir, 10 milliards d'euros supplémentaires devront être trouvés dès cette année , a prévenu Bercy mercredi 10 avril.

Le chiffre élevé du déficit 2024, initialement prévu à 4,4%, est la conséquence du fort dérapage enregistré en 2023, où il a atteint 5,5% du PIB au lieu de 4,9% prévus, en raison de recettes bien plus faibles qu'espéré, a rappelé Bercy lors de la présentation de son nouveau programme de Stabilité de la France.

Lire aussiDéficit public : le mystère des 10 milliards d'économies

Ces 10 milliards supplémentaires pourraient partiellement se trouver dans « des mises en réserve assez significatives » des ministères, a indiqué Bercy. Mais il sera également demandé aux collectivités locales, « comme aux autres acteurs et aux autres collectivités publiques », d'être « parties prenantes de ce redressement », a prévenu le ministère.

Le gouvernement devra aussi réaliser dans les prochaines années de nouvelles économies, plus drastiques. Pour 2025, il a déjà annoncé 20 milliards de coupes budgétaires sur l'ensemble des trois postes (Etat, Sécurité sociale, collectivités).

(Avec AFP)

Commentaires 13
à écrit le 25/04/2024 à 8:40
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Les français osnt prêts à l'auto-gestion, virons tout nos politiciens qui nous coutent des centaine de milliards chaque année et sortons de la dictature de ceux qui possèdent et détruisent le monde en ronflant. La croissance économique c'est facile s...

le 25/04/2024 à 12:00
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Vous vous présentez dans quelle liste, aux Européennes ? A moins que... tout seul ?

à écrit le 24/04/2024 à 19:32
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@Chamechaude [et ceci est vrai pour une nation comme pour un individu ou une famille ! Même quand il s'agit de justice, de santé, de police ou d'éducation...car on ne peut durablement dépenser plus qu'on ne produit] Eh ben NON, ce n'est pas vrai pour...

à écrit le 24/04/2024 à 17:23
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Il y aurait tout-de-même 4 parlementaires - des sénateurs, bien entendu; pas des députés - qui s'inquiéteraient de la sincérité d'un budget proposé par le gouvernement et "adopté" par la vertu du 49-3. Il y a un progrès, mais le parlement DOIT mieux ...

le 25/04/2024 à 12:02
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A moins que: "centristes"... le message soit "nous voulons exister"...

à écrit le 24/04/2024 à 14:07
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Malheureusement, il faut que ce peuple comprenne que quand on s'appauvrit, il faut renoncer à bien des dépenses qui seraient pourtant bien nécessaires et justifiées...et ceci est vrai pour une nation comme pour un individu ou une famille ! Même quand...

le 24/04/2024 à 17:28
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Si on prend la métaphore de la famille, la France et plus largement l'Occident, c'est le grand père maintenant son niveau de vie en faisant les poches de sa descendance et donc l'Etat a intérêt à dédommager les enfants et petits enfants avant qu'ils ...

à écrit le 24/04/2024 à 12:39
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Coût des Jo 10 milliards .. ça tombe bizarrement bien on recherche 10 milliards d économie pour 2024… la baisse de la consommation a engendré des baisses de recettes espérées.. l état à fait fait le pari que les sommes astronomiques accumulées dura...

à écrit le 24/04/2024 à 12:39
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Coût des Jo 10 milliards .. ça tombe bizarrement bien on recherche 10 milliards d économie pour 2024… la baisse de la consommation a engendré des baisses de recettes espérées.. l état à fait fait le pari que les sommes astronomiques accumulées dura...

à écrit le 24/04/2024 à 12:32
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Coût des Jo 10 milliards .. ça tombe bizarrement bien on recherche 10 milliards d économie pour 2024… la baisse de la consommation a engendré des baisses de recettes espérées.. l état à fait fait le pari que les sommes astronomiques accumulées dura...

à écrit le 24/04/2024 à 12:32
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Coût des Jo 10 milliards .. ça tombe bizarrement bien on recherche 10 milliards d économie pour 2024… la baisse de la consommation a engendré des baisses de recettes espérées.. l état à fait fait le pari que les sommes astronomiques accumulées dura...

à écrit le 24/04/2024 à 11:37
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Les français osnt prêts à l'auto-gestion, virons tout nos politiciens qui nous coutent des centaine de milliards chaque année et sortons de la dictature de ceux qui possèdent et détruisent le monde en ronflant. La croissance économique c'est facile s...

le 24/04/2024 à 12:16
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"prêts à l'autogestion " A bon !!! regardez autour de vous , combien s'investissent dans une association ou un club ou dans un conseil syndical d'une copro , quand vous leur proposer de s'impliquer tous ont mille excuses pour se dérober , alors de là...

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