Le quinquennat Hollande se conclut par la baisse des déficits

A quelques mois de la fin du quinquennat en cours, les ministres des Finances et du Budget ont dressé ce mardi un bilan positif de leur maîtrise des déficits publics, notamment celui de l'Etat.
Mathias Thépot
Michel Sapin met par ailleurs en garde les candidats à la présidentielle qui souhaiteraient faire changer la trajectoire du déficit public.

Le quinquennat en cours va donc se terminer sur une note jugée positive par Bercy concernant la maîtrise des finances publiques. Il sera en effet difficile de reprocher au quinquennat Hollande de ne pas avoir réduit les déficits. D'abord, le déficit du budget de l'Etat a été réduit en 2016 d'un milliard d'euros à 68,98 milliards d'euros. Les performances budgétaire en 2016 sont même meilleures de 3,3 milliards d'euros que ce qui était initialement prévu, a annoncé  le ministre des Finances Michel Sapin lors d'une conférence de presse ce mardi.

« Un milliard, ce n'est pas rien, sachant que le budget de l'Etat porte la quasi-totalité des baisses d'impôt pour les ménages et des baisses de charges pour les entreprises » , a-t-il ajouté. Dans un communiqué, Bercy ajoute qu'il s'agit du déficit de l'Etat « le plus bas depuis 2008 ». En 2010, le déficit budgétaire avait même atteint 148,8 milliards d'euros, une période où l'Etat fut contraint de porter secours à l'ensemble de l'économie qui était en grande difficulté après la crise financière de fin 2008. Du reste, en 2012, le déficit budgétaire était de 87,1 milliards d'euros. Il a donc été fortement réduit depuis.

Baisse des dépenses de l'Etat

Bercy s'est également félicité de la baisse des dépenses de l'Etat de 6,3 milliards d'euros entre 2012 et 2016, à 294,8 milliards d'euros. Le gouvernement aime mettre en exergue la maîtrise des dépenses durant le quinquennat. Il fait ainsi taire les détracteurs de la gauche qui la jugent « laxiste » dans sa gestion des dépenses publiques. La Cour des comptes ainsi que l'opposition parlementaire s'étaient notamment montrées sceptiques quant à la capacité du gouvernement à maintenir une trajectoire budgétaire conforme aux exigences européennes. La droite avait même fustigé par la voix du président (LR) de la commission des finances de l'Assemblée nationale, Gilles Carrez, le budget 2017 : « Avec toutes ces dépenses supplémentaires, plus des baisses d'impôts, on risque d'avoir des comptes très dégradés », s'inquiétait-il. Réponse ce mardi du secrétaire d'Etat au Budget Christian Eckert : « Dire que les dépenses et le déficit de l'Etat explosent, comme le dit parfois l'opposition, c'est une ânerie ».

Absorption des baisses de charges

Au final, l'Etat aura donc absorbé les importantes baisses de charges aux entreprises de 40 milliards d'euros prévues dans le pacte de responsabilité. Ainsi, comme annoncé en 2016, et au regard de la maîtrise confirmée des dépenses de l'Etat, le déficit de l'ensemble des administrations publiques devrait représenter 3,3 % du PIB en 2016, même si pour en être certain, il faudra attendre l'agrégation des comptes de la sécurité sociale et des collectivités locales. Mais Michel Sapin a confirmé ce mardi que la sécurité sociale - dont le déficit devrait de nouveau se réduire fortement, d'environ 3,4 milliards d'euros en 2016 - comme les collectivités locales - déjà dans le vert en 2015 - ne seraient pas loin de l'équilibre en 2016. L'objectif pour 2017 reste par ailleurs d'abaisser le déficit public à 2,7 % du PIB, en dessous, donc, de la barre des 3 % inscrite dans les traités budgétaires européens. Pour rappel, le déficit public représentait 4,8 % du PIB en 2012 et 5,3 % en 2011. Reste que pour arriver à ses fins, au-delà de la baisse des dépenses de l'Etat, le gouvernement aura surtout contraint les autres administrations à s'imposer une cure d'austérité qui n'a pas été sans conséquences, notamment pour les collectivités locales.

Baisse de l'investissement public local

La baisse drastique de dotations de l'Etat aux collectivités de 11,5 milliards d'euros sur la période 2014-2017 aura en effet durement affecté leur capacité à investir. Et des secteurs comme ceux du bâtiment et des travaux publics, très dépendants de l'investissement public local et pourvoyeurs de nombreux emplois, auront été en difficulté durant cette période. D'ailleurs, l'un des sujets économiques brûlants en cette période de campagne préélectorale est la relance de l'investissement public, notamment dans la rénovation énergétique et les infrastructures, jadis l'une des plus grandes sources de compétitivité et d'attractivité de la France. Mais depuis la crise financière, force est de constater que l'entretien et le renouvellement des infrastructures françaises ont été particulièrement délaissés.

C'est pourquoi plusieurs d'économistes appellent à différencier la « bonne » de la « mauvaise » dette en cette période de taux d'intérêt nominaux très bas. Quitte à modifier les règles budgétaires européennes pour se donner des marges de manœuvres afin d'investir davantage dans certains secteurs clés. Mais si les règles budgétaires ne changeaient pas, Michel Sapin, qui a donné son soutien à Manuel Valls pour la primaire de la gauche, avertit : « je ne vois absolument pas quel serait l'intérêt de se mettre en infraction avec les règles européennes ». Selon lui, « l'intérêt des Français » est « d'avoir une trajectoire de réduction des déficits ». Pas sûr que tous les candidats, à gauche notamment, soient sur la même ligne politique que le ministre des Finances...

Mathias Thépot
Commentaires 43
à écrit le 18/01/2017 à 12:25
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La gauche n'a aucun intérêt a réduire les dépenses (et les deficits) à puisque la note est payer à 85% par les électeurs friqués de droite et les entreprise. Au contraire. C'est de la redistribution

à écrit le 18/01/2017 à 11:11
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Avec un taux d'intérêt à 0%, avec un baril de pétrole qui a baissé de 60%, avec un dollar qui a baissé de 30%, le déficit aurait du fondre ! Rappelons qu'en 2008/2009 le monde a connu sa plus grande crise économique depuis 1929 ! Il a fallu sauver la...

le 19/01/2017 à 9:32
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Le grand risque est la remontée des taux aux USA qui pourrait faire exploser les intérêts de la dette. Cependant, ceci est à rélativiser, car de nombreuses grandes économies sont fortement endettées, France, Italie, RU, USA, Japon et se retrouveront ...

à écrit le 18/01/2017 à 11:10
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LE RESULTAT REEL DE LEURS COCORICOTS C EST QUE DANS LES HOPITAUX ON MANQUE DE LITS EN CAS D EPIDEMIES QUE LA JUSTICE N AS PLUS DE QUOI FONCTIONNE EST QUE LA POLICE N EST PLUS RESPECTE TELLLEMENT CE PAYS ET DEVENU LAXISTE ET AVEUGLE ET SOURT AUX BES...

le 19/01/2017 à 9:35
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Fillon peut perdre la présidentielle. Supprimer des fonctionniaires, pourquoi pas. Mais on a besoin d'un recrutement continu pour les renouveller, maintenir une certaine moyenne d'age, un moral, apporter du sang neuf... De plus, les fonctionnaires, ...

à écrit le 18/01/2017 à 10:08
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vous faites confiance a ceux qui depuis 2012 on modifie sans cesse les chiffres et les modes de calcul pour oriente dans leur sens leur incompétences seul un audit apres mandat pourra eclaicir la veracite

à écrit le 18/01/2017 à 9:46
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Le quinquennat Hollande se conclut par la baisse des déficits ??????? En réponse , je vous invite à lire page 516 et 517 du livre " un président ne devrait pas dire ça...". dans le livre "ils nous ont dit: nous ce qu'on demande, c'est affiche...

à écrit le 18/01/2017 à 9:31
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ou!!! la baisse du deficit on ne parle pas de l'augmentation de la dette public pour les generations futurs du train de vie de l'etat avec tous ces ministres bien payes que l'on ne connait pas et pour lequel on ignore leur fonction exacte mais on pro...

à écrit le 18/01/2017 à 7:47
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le cycle des augmentations de la dette et des impôts est bien connu: avant les élections on baisse les impôts et on augmente la dette, après les élections, on augmente les impôts pour faire baisser la dette. c'est le fond de commerce des banques, ......

à écrit le 18/01/2017 à 6:23
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Le quinquenat d'Hollande se termine par un camouflage des déficits serait plus juste. Il faut évoluer la Gauche. Les français ne sont plus que des gros beaufs (merci Jules Ferry). De plus, ceux qui écoutent encore ces crane d'oeufs sont capables d...

à écrit le 18/01/2017 à 5:53
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En anticipant des recettes de 2017 en 2016 et en reportant des dépenses de 2016 en 2017, il est facile de faire croire que le déficit à baisser. Attendons les résultats de la cour des comptes au changement de président et du gouvernement. Je fais la ...

à écrit le 17/01/2017 à 23:30
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"Pas sûr que tous les candidats, à gauche notamment, soient sur la même ligne politique que le ministre des Finances" Quid de Fillon qui veut augmenter le déficit a 5 % ?

à écrit le 17/01/2017 à 23:04
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Les amateurs de calculs peuvent aussi comparer les chiffres donnés par cet article, et constater que la réduction du déficit public opérée par la précédente équipe a été de 61 milliards d'euros (en passant de 148 à 87), tandis que la réduction opérée...

à écrit le 17/01/2017 à 22:39
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N'importe quoi, 2100 milliards de dettes , 100 milliards de plus empruntés en moyenne chaque année depuis 5 ans pour boucler le budget. Ne parlons pas des collectivités locales,d'un état qui prélève 57 % de la richesse nationale , des impôts confisca...

à écrit le 17/01/2017 à 20:25
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Pour parler des collectivités locales : témoignage d'un maire (depuis 20 ans) d'une petite commune . Le commun des citoyens serait abasourdi si'l savait comment se décide souvent l'utilisation de l'argent public ... clientélisme, idéologie , absence...

à écrit le 17/01/2017 à 17:59
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Quid des collectivités locales ? L'article n'en parle pas. Je ne connais pas leur situation. Il me paraîtrait intéressant d'avoir une vision agrégée, afin d'être confiant sur le périmètre de comparaison considéré. Quelqu'un aurait-il des éléments ?

le 17/01/2017 à 18:26
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cela va mieux:la forte hausse des recettes fiscales a contribué a ralentir l'endettement.donc la aussi,bonne gestion sous le dernier quiquénnat

à écrit le 17/01/2017 à 17:47
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La baisse des taux a fait economiser 145 Mds à l'administration Francaise et contribuée à cette soit disante baisse (de facacde) des deficits. Aucune redormes de structure.

le 17/01/2017 à 23:35
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Baisse des taux ? Je n'en crois rien. En 2012, la droite nous a expliquée qu'avec les socialistes au pouvoir, les taux allaient exploser.

à écrit le 17/01/2017 à 17:37
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A NOTER LE mAnque de sincérite du journaliste qui ne parle pas de la magouille comptable signalée en direct sur BFM à mr MUSCOVICI ( anticipation de recette)

le 17/01/2017 à 22:27
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"anticipation de recette"... comme une vulgaire Grèce le fit, sur les conseils de Goldman Sachs, pour se qualifier pour l'€ (et donc d'endetter à meilleur compte) ?

à écrit le 17/01/2017 à 15:51
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On est encore loin du 0. Le seul qui en est proche c'est Sapin.

le 17/01/2017 à 16:41
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Dans ce cas, vous devriez donner, quelle note vous attribuez aux génies (suivant vos critères, manifestement) qui ont fait les trous dans le budget. Pour mémoire : Déficit FRANCE 2001 == 1.6 % du PIB Déficit ALLEMAGNE 2001 = 2.4 % du PIB Dé...

le 17/01/2017 à 16:42
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Dans ce cas, vous devriez donner, quelle note vous attribuez aux génies (suivant vos critères, manifestement) qui ont fait les trous dans le budget. Pour mémoire : Déficit FRANCE 2001 == 1.6 % du PIB Déficit ALLEMAGNE 2001 = 2.4 % du PIB Dé...

le 17/01/2017 à 23:11
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@René MONTI c'est justement parce qu'au tournant des années 2000 l'Allemagne allait très mal qu'elle n'avait pas pu bénéficier de la forte croissance mondiale de l'époque et apparaissait comme la "grande malade" de l'UE. C'est ce qui a poussé Schröd...

à écrit le 17/01/2017 à 15:22
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Moi je ne retiens qu'une chose : deux gouvernements de gauche ont fait baisser régulièrement les déficits (Jospin et Valls) et tous les gouvernements de droite l'ont fait explosé sauf De Villepin, et le recordman de la hausse est ... Fillon !

le 17/01/2017 à 17:13
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Totalement de mauvaise foi ! Le déficit est passé de 7,2 % du PIB en 2009 juste après la crise de 2008, à 5,1 % fin 2011 (sur 2 ans) pour continuer à descendre doucement jusqu'à 3,3 % fin 2016 (sur 5 ans). Alors, @Fredo30 : conclusions ???

le 17/01/2017 à 17:35
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Vous pourrez dire ce que vous voulez Fredo. La haine de la gauche et le dogmatisme seront plus forts. La plupart des gens qui réagissent ici sont incapables de toute analyse objective...

à écrit le 17/01/2017 à 14:56
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Pourquoi vous ne voulez pas croire Sapin ? Cet homme ne dit que des vérités... souvenez-vous....

à écrit le 17/01/2017 à 14:31
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Une baisse des déficits ? Si peu. Et grâce à la mise sous le tapis d'un certain nombre de dépenses engagées et non financées que les successeurs auront le plaisir de retrouver. Et il y a toujours la dette de la SNCF qui n'est pas réglée..... En fait ...

à écrit le 17/01/2017 à 14:27
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Comme d'hab, la gauche de gouvernement fait le boulot. Le dernier gouvernement à avoir laissé des comptes à l'équilibre est...celui de Jospin. Pour la première fois depuis 2001, la dette recule en % du PIB...ce qui reste la meilleure façon de voir ...

le 17/01/2017 à 23:19
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Jospin n'a pas du tout laissé les comptes à l'équilibre : -1,8% du PIB en 2000 et -2,2% en 2001. Et il a laissé des bombes à retardement comme les baisses de cotisation employeurs en compensation (très partielle) des 35 heures qui continuent depuis à...

à écrit le 17/01/2017 à 14:05
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Tout le long de l'année 2016 la droite n'a pas eu de mots assez durs pour accuser le gouvernent de faire des cadeaux. Résultat : la baisse du déficit a été supérieur aux prévisions. La croissance a permis de financer les dépenses nouvelles et si la c...

le 17/01/2017 à 23:21
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Les cadeaux clientélistes auront leur plein impact budgétaire en 2017, par exemple la hausse du point de fonction publique est pour le 1er février.

à écrit le 17/01/2017 à 13:48
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ces chiffres vont faire très mal a Jean François Fillon.rappelez moi quel était le déficit lorsqu'il était premier ministre pendant 5 ans?

à écrit le 17/01/2017 à 13:33
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Comment peut-on se réjouir d'un déficit de 68 milliards??? Rapporté au recettes de l'Etat, on est encore à plus de 20%!!! Ce déficit vient se rajouter à la dette existante, qui sur 5 ans, en tenant compte de la Sécu et des collectivités locales, aura...

le 17/01/2017 à 14:25
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On S'en réjoui parce que l'on revient de 148 Milliards de déficits sans avoir cassé l'économie francaise. Alors, oui, 0 serait mieux mais c'est déjà un pas dans la bonne direction?

à écrit le 17/01/2017 à 13:13
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l'Administation creative ou des simples menteurs? Combien des depensens sont "repoussees" à l'année prochain? Combien de recettes anticipées?

le 17/01/2017 à 13:39
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Et voilà, certains râlent déjà et souvent les mêmes qui râlent quand le déficit dérape. Bravo à ce gouvernement de savoir gérer les comptes de l'État.

le 17/01/2017 à 13:43
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Puis-je vous rappeler l'état des comptes publics et du déficit laissés par le Gouvernement Fillon ? En Mai 2012, le buget de toute l'année était déjà consommé dans sa globalité et le déficit était à 5% ! Ne l'oublions pas avant de taper sur ce Gouver...

le 17/01/2017 à 15:59
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Toujours accuser des autres. Jamais on assume ses propres responbilités, les hypocrites.

à écrit le 17/01/2017 à 13:10
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Une belle politique de rigueur allemande, bravo à l’ennemi de la finance et des riches ! Ces derniers sont très contents.

le 17/01/2017 à 17:03
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La règle des 3% maxi de déficit public est établi pour préserver les pays européens d'un déficit excessif, conduisant à un endettement insoutenable. Il n'y a aucun mystère, c'est purement du bon sens, facile à comprendre, à moins de n'avoir jamais gè...

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