Le gouvernement doit annoncer une série de mesures pour tempérer la colère des policiers. D'après Le Figaro, Bernard Cazeneuve doit annoncer 15 mesures encore en cours d'arbitrages à Matignon. Les policiers se disent à bout. Pour Jean-Claude Delage, du syndicat Alliance, les policiers "sont devenus les oubliés de la République". Nicolas Comte, pour Unité-police SGP, évoque un "état de fatigue préoccupant". "Un ras-le-bol, une perte du sens du métier", renchérit Patrice Ribeiro de Synergie, deuxième syndicat d'officiers.
Christiane Taubira en ligne de mire
Les policiers se disent confrontés à une situation extrême où se conjugue "explosion de la violence", "manque de moyens", "missions peu claires", une "absence de réponses pénales". Ils s'en prennent à la ministre de la justice, Christiane Taubira qu'ils accusent de laxisme en termes de répression pénale.
Ils ont d'ailleurs décidé de se rassembler place Vendôme sous les fenêtres du ministère de la justice. Le gouvernement craint dès lors une opposition tendue entre policiers et magistrats. "Il faut éviter les emportements et les amalgames et toutes propositions qui affaiblissent la relation entre la police et la justice", a déclaré Bernard Cazeneuve lors d'un discours devant les forces de l'ordre à l'Ecole militaire à Paris.
Les syndicats invités à discuter avec Christiane Taubira
"Je ne peux accepter que des policiers et des gendarmes puissent être atteints par des personnes qui devaient être en prison", a martelé le ministre de l'Intérieur. Il a ainsi fait référence à la blessure d'un policier par un détenu évadé et qui a cristallisé le ras-le-bol des policiers.
De son côté, la Garde des sceaux s'est dite prête à recevoir les représentants des forces de l'ordre. Devant les procureurs de France réunis à Paris, Mme Taubira a insisté mardi sur la nécessité de "prévenir tout risque de libération injustifiée" de détenus, selon un communiqué. Elle a aussi dit envisager de mieux encadrer les permissions de détenus.