D'après une étude de l'Insee rendue publique vendredi dernier, le nombre de bénéficiaires de la prime d'activité entre fin 2018 et fin 2019 s'est envolé de 43% pour atteindre 4 millions de salariés. Ce complément de revenu mis en oeuvre sous le quinquennat de François Hollande est passé à la vitesse supérieure à la fin de l'année 2018. En pleine crise des "gilets jaunes", le président Emmanuel Macron avait annoncé une revalorisation exceptionnelle et son élargissement avec une hausse du plafond.
A l'époque, le chef d'Etat avait tenté d'éteindre la colère des ronds-points en augmentant le pouvoir d'achat des travailleurs modestes. Résultat, le nombre de personnes bénéficiaires de cette prime défiscalisée et désocialisée a bondi de 1,3 million de personnes. Il reste que si cette enveloppe a gonflé le porte-monnaie des travailleurs, ils n'ont pas cumulé de droits au chômage supplémentaires. Si cette prime a permis de sortir des travailleurs de la pauvreté monétaire, beaucoup de personnes ont vu leur droits au chômage amoindris. Lors d'une telle récession, cet affaiblissement de la protection des chômeurs peut poser question.
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Une hausse moyenne de 185 euros par mois
Le travail réalisé par les statisticiens indique que le montant moyen de la prime était de 185 euros par mois et par foyer (+12 euros par rapport à 2018). Cette augmentation masque cependant des disparités entre les foyers. "Pour près de la moitié des foyers qui bénéficiaient de la prime en 2018, le montant de leur aide diminue en raison de l'amélioration de leur situation financière. Parmi les foyers dont le montant de la prime a augmenté, la hausse moyenne est de 77 euros sous l'effet conjoint de l'évolution de leur situation et de la revalorisation de la prime d'activité" signale l'organisme public.
Une radiographie des bénéficiaires
Dans le portrait-robot dressé par l'Insee, il apparaît que les principaux bénéficiaires de cette mesure sont surtout des jeunes (17% ont moins de 25 ans et 60% ont moins de 40 an). A l'opposé, seuls 18% ont entre 50 ans et 64 ans. Une partie de cette répartition peut s'expliquer par les faibles revenus touchés par les jeunes en début de carrière.
Par ailleurs, seuls les actifs ayant un emploi sont éligibles à ce dispositif. De fait, sont exclus toutes les personnes à la retraite et les inactifs. Au travers de sa décision, Emmanuel Macron a voulu clairement aidé ceux qui avaient déjà un emploi. L'autre résultat marquant est que ce sont principalement les personnes seules qui ont touché cette prime (51%). Les familles monoparentales notamment représente une part importante du public bénéficiaire (19%). A l'opposé, les couples sans enfant sont minoritaires.