Etats-Unis  : selon un gouverneur de la Fed, il est « urgent d'attendre » avant de baisser les taux

Il est urgent d'attendre avant d'entamer une baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine (Fed), tant que les données relatives à l'inflation ne montrent pas « une trajectoire soutenue » vers l'objectif de 2%, a estimé mercredi l'un de ses responsables.
Christopher Wallen, gouverneur de la Fed, juge qu'il a « besoin de voir au moins plusieurs mois de meilleures données sur l'inflation avant d'avoir suffisamment confiance pour entamer une baisse des taux ».
Christopher Wallen, gouverneur de la Fed, juge qu'il a « besoin de voir au moins plusieurs mois de meilleures données sur l'inflation avant d'avoir suffisamment confiance pour entamer une baisse des taux ». (Crédits : ANN SAPHIR)

Aux Etats-Unis, la baisse des taux d'intérêt, ce n'est sans doute pas pour demain. « Nous avons fait beaucoup de progrès en termes de réduction de l'inflation durant l'année écoulée, mais les données des deux derniers mois ont été décevantes », a estimé dans un discours à New York Christopher Waller, l'un des gouverneurs de la Fed.

Dans ces conditions, même s'il est évident à ses yeux qu'une baisse des taux devra intervenir à un moment donné, « je ne suis pas prêt à aller dans ce sens tant que les progrès ne se matérialisent pas », a-t-il remarqué. Il est dès lors nécessaire, selon lui, de « réduire le nombre de baisses ou de les repousser » à l'année prochaine plutôt que de se précipiter, « compte tenu des récentes données ».

L'inflation ralentit moins vite que prévu

L'inflation ralentit en effet moins vite que prévu depuis le début de l'année, l'indice CPI, sur lequel sont indexées les retraites, ayant même rebondi en février, à 3,2% sur un an, contre 3,1% en janvier (un chiffre déjà plus élevé que prévu). Quant à l'indice PCE - privilégié par la Fed qui veut le ramener à 2% - il sera publié vendredi pour février, mais avait en janvier ralenti sur un an, à 2,4% contre 2,6%, et accéléré sur un mois, à 0,3% contre 0,1%.

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La Fed, qui s'est réunie la semaine dernière, prévoit toujours de réduire le coût du crédit par trois fois cette année, malgré ce rebond de l'inflation. Mais il faudra attendre pour voir le mouvement démarrer, et, à ce stade, elle a maintenu ses taux inchangés, au plus haut depuis plus de vingt ans, dans la fourchette de 5,25% à 5,50%.

Les marchés anticipent un nouveau maintien des taux lors de la prochaine réunion, prévue le 30 avril et le 1er mai mais une première baisse dès la suivante, mi-juin, avec deux autres baisses attendues avant la fin de l'année, selon l'outil de suivi FedWatch de CME Group. Christopher Wallen se montre cependant plus prudent, jugeant qu'il a « besoin de voir au moins plusieurs mois de meilleures données sur l'inflation avant d'avoir suffisamment confiance pour entamer une baisse des taux permettant de maintenir l'économie dans une trajectoire d'inflation à 2% ».

La banque centrale de Suède envisage une première baisse en mai

Outre Atlantique, Piero Cipollone, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), a déclaré mercredi que « si les données (d'inflation) à venir confirment le scénario prévu dans les projections de mars, nous devrions nous tenir prêts à revoir rapidement l'orientation restrictive de notre politique monétaire ». Le marché estime que la première baisse des taux de la BCE pourrait donc avoir lieu en juin.

Ainsi, la banque centrale de Suède a également annoncé mercredi le maintien de son taux directeur à 4%, mais envisage une première baisse de taux en mai ou juin. L'inflation a nettement freiné en Suède en février, à 4,5% sur un an, et même ralenti à +2,5% pour l'inflation corrigée de l'évolution des taux de crédit immobilier (CPIF), indicateur de référence de la Riksbank, pas très loin de son objectif de 2%.

« Nous pensons que la Riksbank réduira son taux directeur en mai, avant la Fed et la BCE qui devraient le faire en juin, et que la Riksbank continuera à réduire son taux à un rythme rapide par la suite » estiment les économistes de Swedbank dans un premier commentaire. Ils notent que la banque centrale suédoise envisage une baisse de ses taux de façon nettement plus accélérée que lors de sa précédente projection en novembre, avec trois baisses possibles dès cette année.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 28/03/2024 à 9:29
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Les bourses sont au plus haut malgré tout !

à écrit le 28/03/2024 à 8:55
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Ben oui, comme je le dis depuis quelques mois, le dernier kilomètre est toujours long, très long. A moins que certains préfèrent une trajectoire moins maîtrisée, voir les prémisses d'une hyperinflation? Suivez mon regard !

à écrit le 28/03/2024 à 8:48
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Pas facile de faire avec des propriétaires du monde assoiffés de fric qui en ont déjà anéanti la moitié de la vie, se précipitant à détruire l'autre moitié du fait de leur pathologique cupidité. Le néolibéralisme n'est qu'un nihilisme. Nos mégas rich...

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