Royaume-Uni  : le ralentissement de la croissance des salaires fait espérer une prochaine baisse du taux directeur

Le taux de chômage a augmenté au Royaume-Uni à 4,2% pour les trois mois achevés fin février, contre 3,9% à fin janvier, tandis que la croissance des salaires hors bonus au Royaume-Uni atteint 6%. Des chiffres scrutés de près par la Banque d'Angleterre (BoE) qui maintient depuis des mois un taux directeur élevé, à 5,25%.
Si l'inflation au Royaume-Uni a nettement ralenti depuis son pic à plus de 11% fin 2022, à 3,4% sur un an en février, elle reste supérieure à l'objectif de 2%.
Si l'inflation au Royaume-Uni a nettement ralenti depuis son pic à plus de 11% fin 2022, à 3,4% sur un an en février, elle reste supérieure à l'objectif de 2%. (Crédits : Reuters)

De quoi faire espérer une baisse des taux par la Banque d'Angleterre (BoE) dans les prochains mois. La croissance des salaires hors bonus au Royaume-Uni, selon l'Office national des statistiques, atteint 6% pour les trois mois achevés fin février, en léger recul. Mais la hausse des revenus en termes réels, c'est-à-dire une fois l'effet de l'inflation pris en compte, accélère légèrement à 2,1%.

Le taux de personnes « inactives », c'est-à-dire hors du marché du travail et ne cherchant pas d'emploi, a lui aussi augmenté entre décembre et février, et se situe à 22,2% des 16-64 ans. Le nombre d'emplois non pourvus était par ailleurs légèrement plus élevé pour la période de janvier à mars, à 916.000, qu'à fin février, selon les données de l'ONS publiées mardi.

Par ailleurs, le taux de chômage a augmenté au Royaume-Uni à 4,2% pour les trois mois achevés fin février, contre 3,9% à fin janvier. « Nous voyons les premiers signes que le marché du travail commence à se détendre », a relevé sur X (ex-Twitter) Liz McKeown, directrice des statistiques économiques de l'ONS.

Vers une baisse des taux ?

En effet, ces chiffres sont scrutés de près par la Banque d'Angleterre (BoE), qui maintient depuis des mois un taux directeur élevé, à 5,25%, pour tenter de ramener l'inflation à son objectif de 2%, mais pourrait commencer à desserrer la pression dans les mois qui viennent.

« Le léger ralentissement de la croissance des salaires confortera la BoE » pour qui ces données sont « un indicateur clé de la pression inflationniste » dans le pays, de même que « la hausse du taux de chômage dresse le portrait d'un marché du travail moins tendu », selon Yael Selfin, économiste en chef chez KPMG UK. Cette « atténuation des pressions sur le marché du travail maintient la banque centrale sur la trajectoire d'une baisse des taux cet été »

Néanmoins, si l'inflation a nettement ralenti depuis son pic à plus de 11% fin 2022, à 3,4% sur un an en février, elle reste supérieure à l'objectif de 2%. Qui plus est, un taux directeur élevé se traduit pour les particuliers comme les entreprises britanniques par une flambée des coûts du crédit, notamment immobilier, ce qui pèse sur des ménages déjà éprouvés par l'inflation et la crise du pouvoir d'achat, et sur l'économie.

Lire aussiLe Royaume-Uni n'a pas échappé à la récession à la fin de l'année 2023

Le PIB a progressé en février

Par ailleurs, le produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni, selon les chiffres dévoilés vendredi par l'ONS a progressé de 0,1% sur un mois en février, renforçant l'espoir que le pays est sorti de la récession où il était tombé au deuxième semestre de l'an dernier. L'économie britannique avait repris de l'élan en janvier avec une croissance de 0,3% sur un an.

Deux trimestres de contraction économique d'affilée sont généralement considérés par les économistes comme la définition d'une récession dite « technique ». Il faudra donc attendre les chiffres trimestriels de mars pour savoir si le Royaume-Uni est sorti de la récession en début d'année. Son PIB avait reculé de 0,3% au quatrième trimestre 2023, après avoir baissé de 0,1% au troisième.

« L'économie a légèrement progressé en février avec une croissance généralisée dans l'ensemble du secteur manufacturier, en particulier dans le secteur automobile », a expliqué sur X (ex-Twitter) la directrice des statistiques économiques de l'ONS. Les services, les transports publics et les télécommunications ont aussi porté la croissance, mais le secteur de la construction a été entravé par une météo pluvieuse.

« Malgré un ralentissement de la dynamique en février, la reprise en cours de l'économie est la dernière preuve que la légère récession technique est déjà derrière nous », a commenté Yael Selfin. Entre des dépenses de consommation qui « restent fragiles », tout comme le marché immobilier, et les incertitudes liées aux élections législatives attendues cette année mais dont la date n'a pas encore été fixée, « le potentiel de croissance du Royaume-Uni a des limites », ajoute néanmoins l'experte.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 17/04/2024 à 8:58
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Oui mais si les salaires montent c'est parce qu'il y en a urgemment besoin, ne veulent ils pas d'abord et avant tout restreindre les salaires donc ? Vous savez le dumping social...

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