L'Arabie Saoudite prévoit un plan d'économies de 20 milliards de dollars

De nombreux projets sont actuellement remis en cause en Arabie Saoudite en raison de la baisse des revenus issus du pétrole.
Grégoire Normand
Confrontée à une baisse des revenus du pétrole, l'Arabie Saoudite prévoit de se diversifier économiquement pour compenser cette perte au niveau des finances publiques.

La cure d'austérité ne connaît pas la crise. Alors que l'Arabie Saoudite est confrontée à des difficultés relatives à la baisse des cours et des revenus issus du pétrole depuis plusieurs années, la famille royale s'apprête à opérer des coupes budgétaires.Selon Bloomberg, le montant des économies à réaliser s'élève à plus de 20 milliards de dollars pour des projets. Des coupes dans les budgets des ministères vont également être effectuées.

Le gouvernement est en train de revoir des milliers de projets estimés à 260 milliards de riyals (69 milliards de dollars) et pourrait arrêter un tiers d'entre eux. Ces mesures d'économies pourraient avoir un impact sur le budget général pendant des années et concerner des projets dans les transports, le logement ou la santé.

Quelle stratégie à court terme ?

Raza Agha, qui est cheffe économiste chez VTB Capital's pour le Moyen-Orient et l'Afrique, explique qu'à "court terme, c'est une question de vivre avec des prix du pétrole très bas en coupant dans les dépenses d'investissements, en finançant ce qui restera par des ventes de dettes et en puisant dans les réserves étrangères de changes". A long terme, le royaume est en train d'étudier d'autres pistes pour renforcer ces finances publiques comme emprunter de l'argent. Des projets sont en préparation pour vendre les premières émissions obligataires le mois prochain. Les recettes issues de ces ventes pourraient atteindre plus de 10 milliards de dollars. Par ailleurs, le niveau de la dette publique pourrait passer de 7,7 % du PIB à 30 % en 2020 selon les prévisions publiées en juin.

Un programme de transformation nationale

Ces annonces font suite à l'approbation en juin dernier d'un programme de transformation nationale par l'Arabie Saoudite. Il doit préparer le pays à une ère post-pétrole. Ce vaste plan de réformes concerne de nombreux secteurs comme les finances publiques, l'investissement, le marché du travail, la privatisation d'entreprises, le secteur de l'énergie. Sans revenir en détail sur toutes les mesures, le plan prévoit notamment que les revenus qui ne sont pas issus du pétrole devraient passer de 163,5 milliards de riyals actuellement à 530 milliards en 2020. Les dépenses liées aux salaires du secteur public devraient diminuer, passant de 480 milliards de riyals cette année à 456 milliards en 2020.

En parallèle, le prince Mohammed ben Salmane qui est à la manoeuvre du programme de réformes, veut mettre en place un fonds souverain détenu par l'Etat. Ce fonds sera alimenté entre autres par la vente partielle du géant pétrolier Aramco.

Confrontée à la chute des cours du pétrole, le royaume de l'or noir a conclu il y a quelques jours à l'occasion du G20 un accord de coopération avec la Russie pour stabiliser le marché pétrolier et passer par un gel des niveaux de production. Le défi pour assurer cette transition reste donc difficile pour Ryad.

Grégoire Normand
Commentaires 4
à écrit le 08/09/2016 à 19:36
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A retenir, chaque jours il y a moins de pétrole, la consommation mondial devrais aller a diminuer, ( mesure d'économie, carburant vert, énergie renouvelable, progrès technologique ) , ensuite les pays producteur se font une concurance, Importante pou...

à écrit le 08/09/2016 à 15:09
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Les revenus issus du pétrole sont-ils un projet de société ? La vérité, c'est que les pays musulmans n'ont aucun projet :-)

le 08/09/2016 à 17:50
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Aux dernières nouvelles ( et ils ont commencé en investissant aux states ) ils désiraient créer un énorme fond d'investissement ( 700 milliards $ au début il me semble ) pour vivre dans quelques années des rentes ... Il veulent devenir le premier p...

à écrit le 08/09/2016 à 11:50
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La niche se réduit, faire respecter ces gels de production va être bien difficile surtout quand on voit la tension entre l'Iran et l'arabie saoudite. Ce premier se dit d'accord mais on peut compter sur lui pour vendre un maximum de pétrole du fait qu...

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