Il y a de l'eau dans le gaz entre les pontes de l'extrême-droite française... Interrogé par Le Parisien lundi 12 juin, le secrétaire général du Front national, Nicolas Bay, a appelé son parti à "s'interroger" sur son programme et son organisation, après la déconvenue du premier tour des législatives. Et c'est en réalité Florian Philippot qui est directement visé : "J'ai été le premier à regretter que certains aient fait entendre des voix discordantes au sein du parti au lieu de se concentrer sur la campagne".
Une partie de l'état-major frontiste reprocherait en effet au bras droit de Marine Le Pen d'avoir semé la confusion en créant une association, baptisée "Les Patriotes" en pleine campagne des législatives. Le vice-président du parti d'extrême-droite avait toutefois affirmé au moment de l'annonce que cette association restait "dans le FN" et n'avait comme objectif que la "victoire de Marine Le Pen". Nicolas Bay en a ensuite remis une couche sur Florian Philippot et sa ligne de pensée souverainiste et anti-euro :
"L'euro fait effectivement partie des sujets très dissuasifs pour une partie de notre électorat", diagnostique celui qui est également directeur de campagne pour ces législatives.
"Les prochains mois pourront être consacrés à élaborer une stratégie pour être plus rassembleurs, à s'interroger sur notre programme et sur notre organisation", ajoute-t-il.
Deux têtes de gondole battues ?
Alors qu'il se présentait dans la 6e circonscriptible de la Seine-Maritime, Nicolas Bay n'a pas réussi à se qualifier pour le second tour pour seulement 20 voix, au profit du candidat de La France insoumise Sébastien Jumel, qui sera opposé à un candidat de La République en marche. De son côté, Florian Philippot est certes arrivé en tête au premier tour de la 6ème circonscription de Moselle avec 23,79% des voix, mais reste en ballottage défavorable face au candidat REM Christophe Arend, qui a obtenu 22,01% des suffrages exprimés et devrait bénéficier d'un report de voix plus important.
Le premier tour des élections législatives a globalement sonné dimanche comme un nouveau revers pour le Front national, qui ambitionnait il y a quelques semaines encore d'envoyer une délégation massive à l'Assemblée nationale mais en est désormais réduit à espérer avoir une poignée de députés, ce qui explique que les tensions se ravivent au sein du parti.
(avec Reuters et AFP)