Gaz : la Russie accorde un délai à Kiev pour payer sa dette

L'Ukraine aura jusqu'à lundi pour payer sa dette gazière, a concédé Gazprom. Kiev a toutefois refusé une proposition russe de réduction de 100 dollars pour 1.000 m3 du prix du gaz, préférant continuer de réclamer une modification de son contrat, souscrit en 2009. Les négociations continuent à Bruxelles.
Gazprom demande le remboursement par l'Ukraine de l'ensemble de sa dette gazière, qui s'élève à 4,5 milliards de dollars. (Photo: Reuters)

Le paiement peut encore attendre quelques jours. Gazprom a repoussé à lundi l'ultimatum posé à l'Ukraine pour régler une partie de ses factures. Le directeur général du groupe, Alexeï Miller, après s'être entretenu avec le Commissaire européen à l'Énergie Günther Oettinger, a précisé mercredi à la chaîne publique d'information Rossiya-24:

"La partie russe a décidé de repousser l'introduction des pré-paiements (au 16 juin) 10h00 (06h00 GMT)".

Moscou propose une réduction de 100 dollars pour 1.000 m3

La Russie a également proposé à l'Ukraine une réduction de 100 dollars pour 1.000 m3 du prix du gaz qu'elle lui vend. Celui-ci était passé au 1er avril, à la suite de l'arrivée au pouvoir des pro-occidentaux, de 268 à 485 dollars: le prix le plus élevé des clients européens de Gazprom.

Mais Kiev a refusé cette proposition, a indiqué mercredi le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk lors d'un conseil des ministres diffusé à la télévision:

"Nous connaissons les pièges des Russes: leur réduction est décidée par leur gouvernement, et peut être supprimée par le gouvernement. Notre proposition reste la même, c'est que le contrat soit changé", a expliqué Arseni Iatseniouk.

Un contrat datant de 2009

Kiev cherche en effet à modifier un contrat de 2009 qui l'oblige à acheter un volume de gaz fixe, quels que soient ses besoins. 

Gazprom, de son côté, insiste sur le remboursement par l'Ukraine de l'ensemble de sa lourde dette gazière qui s'élève à 4,5 milliards de dollars, et menace de passer à un régime de paiement à l'avance pour ses livraisons à Kiev, ce qui signifie une éventuelle coupure d'approvisionnement de l'Ukraine au risque de perturber celui de l'UE. Gazprom avait déjà repoussé son ultimatum du 3 au 9 juin, puis du 9 au 10 juin, après avoir reçu un premier versement par Kiev de 786 millions de dollars.

Des discussions toujours en cours à Bruxelles

Entretemps, se poursuivent les négociations entre Kiev et le géant gazier russe, arbitrées par la Commission européenne. Une nouvelle réunion doit se tenir mercredi à Bruxelles entre la Russie, l'Ukraine et l'Union européenne, en présence des ministres russe et ukrainien de l'Énergie, Alexandre Novak et Iouri Prodan.

A ce propos, Alexeï Miller, a déclaré:

"La partie russe a décidé de poursuivre les discussions, qui ont été très soutenues ces derniers jours".

Selon un communiqué du Kremlin publié dans la nuit, le président russe Vladimir Poutine, qui s'est entretenu par téléphone à ce sujet avec la Chancelière allemande Angela Merkel, a demandé à la délégation russe de poursuivre les négociations avec des "positions constructives" en vue de parvenir à "un accord mutuellement acceptable" entre la Russie et l'Ukraine.

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Commentaires 2
à écrit le 11/06/2014 à 16:57
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La Russie montre son calme et son esprit d'ouverture. Il est évident que ses clients doivent payer leur facture et qu'elle n'a pas vocation à faire crédit sans limite. Ils paieront de gré ou de force. Ceux qui faisaient les malins devront sortir leu ...

à écrit le 11/06/2014 à 14:28
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Aux U.S.A, la bulle spéculative du gaz de schiste montre un peu plus chaque jour son caractère d'escroquerie financière, de catastrophe écologique et de drame sanitaire. Afin de satisfaire l"insatiable voracité de ses multinationales dans ce secteur ...

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