Les syndicats veulent mettre la pression sur RTE. À la veille d'une dernière séance de négociations salariales, ils ont lancé un appel à la grève. Alors qu'en octobre la direction du gestionnaire du réseau de transport d'électricité affirmait ne pas avoir « d'inquiétudes » sur le déroulé des négociations annuelles obligatoires (NAO), celles-ci ont débuté dans un climat tendu le 22 novembre et n'ont pu se conclure lors d'une deuxième séance le 1er décembre dernier, a indiqué la fédération CGT des Mines et de l'Énergie dans un communiqué publié ce lundi 5 décembre.
« Le Directoire n'entend lâcher qu'un seul niveau de rémunération (2,3%) pour compenser l'inflation 2022/2023. Les propositions salariales ont été rejetées par toutes les organisations syndicales qui appellent à la grève le 6 décembre, veille de la dernière séance de négociation », écrit la CGT.
Cette grève pourrait perturber les chantiers de maintenance, a indiqué à l'AFP Francis Casanova, délégué syndical central CGT pour RTE. Pour rappel, une journée de grève jeudi 24 novembre dernier, à l'appel d'une intersyndicale, a mobilisé 40% de grévistes sur les effectifs présents, selon la CGT, la direction évoquant pour sa part un taux de 34%.
La direction de RTE a confirmé l'annonce d'un mouvement de grève et la tenue d'une dernière séance de négociations mercredi 7 décembre.
Un « gouffre » entre syndicat et direction
Afin de « compenser l'inflation sur 2022/2023 », le premier syndicat du groupe réclame 6,9% d'augmentation pour tous. La direction a proposé, lors de la première séance fin novembre, 2,3% d'augmentation pour tous les salariés, ainsi qu'une "prime pérenne" de 2% avec un plancher de 95 euros/mois pour l'ensemble des salariés et une enveloppe de 1,84% d'augmentation pour des mesures individuelles.
« Un gouffre » entre les deux regrettait alors Francis Casanova. Les organisations syndicales ont rejeté la proposition de RTE de façon unanime. Côté CGT, « on considère qu'il n'y a que le salaire qui peut compenser réellement l'inflation », indiquait le délégué syndical central.
Le climat social au sein de RTE est tendu notamment depuis le placement en garde à vue de quatre agents début octobre dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), à la suite d'une plainte de RTE. Cette plainte contre X vise des soupçons d'interventions frauduleuses sur le réseau électrique dans le cadre de mouvements sociaux en juin et juillet. Les quatre agents sont convoqués devant le tribunal correctionnel de Paris le 28 février prochain. La Fédération CGT de l'énergie avait alors dénoncé une « criminalisation du droit de grève », visant à « faire taire les revendications salariales ». Dans les hauts rangs de RTE, ces actes avaient été qualifiés de « malveillants » et de « proprement scandaleux ».
(Avec AFP)
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