Les super-riches russes ont rebondi sur la crise

L'hebdomadaire russe « Finans », qui publie un classement des grandes fortunes ? moins connu à l'étranger que celui de « Forbes », mais non moins respecté en Russie ?, vient de révéler que l'année 2009 a été diablement prolifique pour les milliardaires russes. La fortune combinée des dix russes les plus riches a presque doublé en 2009, à 140 milliards de dollars début 2010, contre 76 milliards de dollars il y a un an. Il est vrai qu'il y a un an très exactement, la Bourse russe touchait le fond. L'index RTS de Moscou avait dégringolé brutalement de 80 %, à 517 points. Depuis, il a triplé, atteignant 1.581 points il y a deux semaines. Cela dit, leurs fortunes combinées restent encore loin du sommet atteint à la mi-année 2008, lorsque le top 10 russe pesait 221 milliards de dollars et que le RTS frôlait la barre des 2.500 points. Cette année-là, la Russie n'était devancée que par les États-Unis en nombre de milliardaires, avec cent un noms. C'était avant que le cours du pétrole et des matières premières s'effondre. Abramovitch dans le trio de tête« Finans », qui publie toujours son classement, très attendu à domicile, deux mois avant celui de « Forbes », ne donnera que lundi les détails. Mais on sait déjà que le propriétaire du club de foot londonien Roman Abramovitch figure toujours dans le trio de tête, de même que Mikhaïl Prokhorov, qui figurait l'année dernière en tête du classement. Dernier détail, enfin : pour faire partie des dix plus grandes fortunes russes, il suffit simplement de posséder plus de 9,5 milliards de dollars. Roman Abramovitch a fait fortune dans le pétrole (Sibneft, revendu pour 13 milliards de dollars à Gazprom en 2005) puis s'est constitué un portefeuille diversifié, avec un actif principal dans la sidérurgie (Evraz Group). Mikhaïl Prokhorov, qui va probablement coiffer le classement comme l'année dernière (sa fortune était alors de 14,1 milliards de dollars), a largement profité du rebond de la Bourse russe et de la récente introduction en Bourse de Rusal, dont il détient près de 17 % du capital. Sa fortune s'est construite essentiellement autour du destin de Norilsk Nickel, premier groupe minier russe, dont il a échangé ses parts contre une participation dans Rusal. Aujourd'hui, il détient aussi le contrôle du nunméro 1 russe de l'or, Polyus Zoloto, des banques d'investissement et des actifs de génération d'électricité. Soutien du KremlinNul doute que la fortune de l'oligarque Oleg Deripaska, réputé très proche du Premier ministre russe Vladimir Poutine, s'est aussi élargie cette année. Non seulement il a réussi le pari risqué de lever des fonds en réduisant de 6 % sa participation dans Rusal, mais en outre son groupe a bénéficié d'un soutien exceptionnel du Kremlin avec une aide de 4 milliards de dollars. Des chiffres qui doivent faire rêver, mais aussi enrager les Russes, alors que les revenus de la classe moyenne, fortement touchée par la crise, n'ont toujours pas retrouvé la croissance.
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