Près de quinze ans après avoir créé Channel Five en Grande-Bretagne, RTL Group jette l'éponge. Le premier groupe audiovisuel européen a annoncé vendredi la cession de sa chaîne à la société Northern and Shell de l'éditeur britannique Richard Desmond, pour un montant de 125 millions d'euros. Cela fait plus de dix-huit mois que RTL Group réfléchissait à une solution pour Five qui tombe aujourd'hui dans l'escarcelle de Richard Desmond, un homme à la réputation sulfureuse qui a fait fortune dans la presse de charme. Il s'était illustré en 2004 en accusant les Allemands d'être « tous des nazis », sur fond de bataille avec le groupe d'édition allemand Axel Springer pour la prise de contrôle du « Daily Telegraph ».Pour RTL, cette vente est l'aveu d'un échec car elle confirme que le groupe n'a jamais réussi à faire décoller sa chaîne. Une pilule amère à avaler au regard des deux autres chaînes généralistes de RTL Group, la française M6 et l'espagnole Antena 3, qui, elles, sont de vrais succès. Lancée en 1997, dix ans après M6 en France, Channel Five est arrivée avec cinq à six ans de retard. Car quand la chaîne populaire cherche à prendre sa place, celle-ci est déjà prise par des petites chaînes du câble et du satellite. Bilan, l'audience qui stagne autour de 4-5 % reste trop fragile et les pertes s'accumulent. Ces dernières années, le groupe a dû déprécier la valeur de la chaîne dans ses comptes. Pourtant, avec une audience supérieure à 6 %, la chaîne aurait été dans le vert... Malgré la vente de Five, le groupe reste présent au Royaume-Uni avec Fremantle, deuxième société de production européenne. Une vraie pépite qui, elle, n'est pas à vendre.Avec 45 chaînes de télévision, plus de 30 stations de radio dans 11 pays, RTL, contrôlé par le groupe de médias allemand Bertelsmann mais basé à Luxembourg, est un géant européen de l'audiovisuel.Sandrine Bajo

latribune.fr

26 Juill 2010, 15:27

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