La RATP se prépare à grandir

La crise a eu raison de la croissance ininterrompue, ces dernières années, du trafic de la RATP. En 2009, la fréquentation a fléchi de 0,8 %, après une hausse de quasiment 10 % sur la période 2004-2008. En cause, le RER, avec un recul de 4,3 % sur les lignes A et B. Selon Pierre Mongin, président de la RATP, ce repli est la conséquence de la crise de l'emploi, les trajets domicile-travail sur les lignes de banlieue ayant été les premiers touchés. Les grèves de fin d'année ont sans doute eu aussi un impact négatif. Côté métro, malgré un tassement des déplacements touristiques, le trafic a progressé de 0,5 %. « La RATP a bien résist頻, plaide l'ancien directeur de cabinet de Dominique de Villepin. Le chiffre d'affaires consolidé a progressé de 2,7 %, à 4,432 milliards d'euros, le résultat net part du groupe fait plus que bonne figure (+ 29,4 %), mais accuse un repli de 19,5 % hors éléments exceptionnels, à 113,8 millions. « Notre cap en matière d'investissement a néanmoins pu être tenu », s'est félicité Pierre Mongin. à son arrivée en 2006, il jugeait indispensable de viser la barre du milliard d'euros. En 2009, la RATP aura investi la somme record de 1,225 milliard (+ 19 %), notamment dans l'augmentation de l'offre de transport et la modernisation des réseaux. Cet effort a été financé en partie par l'emprunt, ce qui a porté la dette du groupe à 4,8 milliards d'euros.Vrai motif de satisfaction pour le président : les performances de ses filiales ? elles contribuent à hauteur de 8 % du chiffre d'affaires et de 13 % du résultat ?, et notamment celles de RATP Dev. Fer de lance de la Régie hors de son périmètre historique, son activité a bondi de 41 % l'an dernier, à 181 millions. gestion de l'infrastructure « Le monopole de la RATP a disparu depuis le 1er janvier 2010. Nous allons perdre à terme notre position en Île-de-France. Il faut que nous puissions exercer nos savoir-faire ailleurs », assure Pierre Mongin. L'année 2010 devrait voir tripler quasiment le chiffre d'affaires de RATP Dev. Dans le cadre de la fusion en cours entre Veolia Transport et Transdev, la RATP, en échange de la cession de ses 25 % de Transdev, va récupérer environ 400 millions d'euros d'actifs, notamment en Grande-Bretagne, en Italie et dans des villes moyennes de province. « Nous sommes d'accord sur le périmètre que nous allons récupérer. Nous sommes en pleine phase de consultation des représentants du personnel. Ce processus devrait être terminé dans les deux mois », indique-t-on. La RATP veut devenir le troisième opérateur français de transport public et peser dans la concurrence, face au géant Veolia-Transdev et à Keolis (filiale de la SNCF). 2010 sera importante pour la RATP, qui après avoir vu sa fréquentation augmenter de 2,5 % sur les deux premiers mois, espère retrouver son trafic d'avant la crise. Le groupe change de dimension à plus d'un titre. Il vient d'endosser le rôle de gestionnaire de l'infrastructure. Dans son nouveau contrat avec le Syndicat des transports d'Île-de-France, qui sera négocié en 2011, les conséquences de ce transfert d'actifs devront être définies clairement. La RATP devrait aussi jouer un rôle majeur dans le cadre du Grand Paris, alors que le projet de loi doit être voté prochainement.
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