Barack Obama n'a pas fini d'en voir

Par Eric Walther, directeur adjoint de la rédaction de La Tribune.
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L'issue, probablement positive, aux négociations de dernière minute, qui se dessinait hier sur le relèvement du plafond de la dette américaine, va calmer la planète financière pour quelque temps. Encore que. Les tensions sont telles sur les marchés que leurs réactions sont plus épidermiques que jamais, et à tout le moins excessives. On l'a vu à notre petit niveau la semaine dernière avec les claques prises par certaines grosses valeurs industrielles dont personne, en tout cas pas les investisseurs - ce qui interroge d'ailleurs sur leur capacité d'analyse par ces temps agités -, n'avait anticipé les résultats moins bons qu'espéré.

Faut-il pour autant se sentir soulagé de cette éclaircie américaine ? Pas si simple. D'abord, les dégâts collatéraux de cette bataille restent considérables : elle a mis en pelote les nerfs de Wall Street, dégradé un climat économique qui n'était déjà pas joyeux, et une nouvelle fois ébranlé l'autorité de la première puissance mondiale. Ensuite, ce dénouement, que l'on a du mal à qualifier d'heureux tant le chemin pour y parvenir a été chaotique et peu glorieux, pose au moins autant de questions qu'il ne résout de problèmes. La facture politique, on l'a dit et redit, est très lourde. Mais, surtout, cette "hystérisation" des débats a mis en lumière les failles du système constitutionnel américain lorsque les partis sortent des limites de la raison... politique justement. Ces débordements ont à l'évidence secoué un Barack Obama conscient maintenant que la contagion des ultra-conservateurs sur le Parti républicain est non seulement bien réelle mais d'une "efficacité" redoutable. Ce qui va polluer sinon geler la fin de son mandat. Une mauvaise nouvelle pour l'Amérique dont nous n'avons aucune raison de nous réjouir.

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