Le Monde pourrait être bénéficiaire dès 2011

Le groupe de presse qui a frôlé la faillite l'an dernier devrait, à périmètre constant et avant l'impact de nouveaux investissements, renouer avec l'équilibre financier en 2011, selon le président de son directoire. Les nouveaux actionnaires du Monde négocient avec Lagardère pour lui racheter les 34% qu'il détient dans le Monde Interactif, la filiale qui contrôle le site Internet du quotidien.
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 Après avoir frôlé le dépôt de bilan l?an dernier, le groupe de presse Le Monde (le quotidien, Télérama, La Vie?) retrouve des couleurs. Selon Louis Dreyfus, récemment nommé président du directoire du Monde, "à périmètre constant et avant l?impact des nouveaux investissements, Le Monde devrait renouer avec l'équilibre financier en 2011 et pourrait même être légèrement bénéficiaire", a-t-il déclaré lors d?un déjeuner de l?Association des journalistes médias (AJM) vendredi qui réunissait également les trois nouveaux actionnaires du groupe de presse, Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse.

Des décisions importantes sur l?imprimerie bientôt annoncées
Un objectif lié à la situation de l?imprimerie, point noir du groupe de presse avec des pertes de 5 millions d?euros en 2010 pour un chiffre d?environ 30 millions, selon Xavier Niel. Des décisions industrielles importantes devraient être annoncées en février dont pourrait dépendre le choix de faire paraître le Monde le matin comme tous les quotidiens français et non plus a midi. "Nous avons le projet d'étudier le passage du Monde au matin, mais ça ne veut pas dire qu'on va le faire", a déclaré Pierre Bergé.

Pas de vente de l?imprimerie à un industriel espagnol
En tous des cas, les nouveaux actionnaires ne devraient pas annoncer sa vente à l?imprimeur espagnole avec qui l?ancienne équipe dirigeante ? David Guiraud et Eric Fottorino- était sur le point de conclure. "Nous n?avons pas trouvé la moindre trace concernant des discussions sur la vente de l?imprimerie à un espagnol", a déclaré ironiquement Xavier Niel?

Racheter les 34 % de Lagardère dans le Monde Interactif
Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse ont rappelé lors de ce déjeuner qu?ils souhaitaient toujours êtres seuls maîtres à bord du Monde Interactif, la filiale qui gère le site du quotidien. Si lors du bouclage de la recapitalisation du Monde par le trio BNP il y a bientôt trois mois, Lagardère avait cédé sa participation de 17% dans le Monde SA, il avait conservé ses 34% dans le pôle Internet du groupe de presse.

Discussions en cours avec Lagardère pour un rachat mais pas à n?importe quel prix
Depuis des mois, et donc avant qu?ils ne prennent les clés du Monde, les trois hommes ont répété qu?ils souhaitaient racheter la participation de Lagardère dans le Monde Interactif. Aujourd?hui, il semblerait qu?ils soient passés à la vitesse supérieure. "Nous sommes acheteurs, mais on ne le fera pas dans n'importe quelles conditions et l'une des clefs de la discussion porte sur la valeur de cette participation", a déclaré Matthieu Pigasse, numéro un de la Banque Lazard.

Discussions avec Prisa également
"On se parle. Ca se passe très bien, de manière sympathique", a déclaré Matthieu Pigasse. Mais il a aussi ajouté que ce rachat n?était "pas indispensable à la mise en ?uvre des synergies souhaitées entre les rédactions papier et Internet du journal". Idem pour les discussions avec l?espagnol Prisa qui souhaite monter à hauteur de 20% au capital : "nous discutons là encore sans aucun a priori, sans aucune obligation, sans aucune contrainte car Le Monde n?a pas un besoin impératif de Prisa", a ajouté Matthieu Pigasse.

Un nouveau directeur en février
Dans les prochaines semaines, un nouveau directeur doit être désigné à la tête du titre qui selon ses nouveaux propriétaires doit "redevenir le quotidien de référence". Pierre Bergé, président du Conseil de surveillance, a précisé que "huit candidats avaient déjà été auditionnés, et qu?il en restait quatre, peut-être cinq". Sauf changement de calendrier, le Conseil de surveillance doit se réunir le 7 février pour "proposer alors un nom à la Société des rédacteurs du Monde (SRM) qui devra ensuite approuver à 60 % des voix le candidat choisi".

Les trois actionnaires n?ont cessé de répéter que le nouveau directeur devait être quelqu?un qui ait "la volonté de bouleverser les choses, qu?il s?inscrive dans le changement et qu?il ait une vraie compréhension des enjeux numériques".

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