Un fragile retour au calme pour les marchés d'actions

Dans un contexte d'extrême volalitilité, les indices boursiers ont enregistré la semaine dernière une troisième semaine consécutive de baisse. Jusqu'ici survendus, les marchés d'actions bénéficient d'un léger rebond.
Copyright Reuters

Le jour et la nuit. Rarement depuis le déclenchement de la crise financière les marchés ont été aussi volatils. La semaine écoulée en est une bonne illustration. Incontestablement, c'est bien la vraie fausse rumeur d'une possible faillite d'une banque française qui a fait vaciller les indices boursiers et les ont poussés à une troisième semaine consécutive de baisse. Certes la dégradation du sacro-saint triple « A » américain avait donné le ton en début de semaine. Mais l'ampleur de ce qui peut désormais être appelé « l'affaire » Société Généralecute; Générale en dit long sur la nervosité ambiante. Au final et malgré le fort rebond de fin de semaine, le CAC 40 a donc signé la semaine dernière sa troisième baisse hebdomadaire consécutive (- 1,97 %).

Du reste, l'extrême volatilité dont ont fait preuve jusqu'ici les indices boursiers et le rebond entamé depuis jeudi dernier (qui s'est poursuivi ce lundi avec un gain de 0,78 % à 3.239,06 point sur le CAC 40) peut désormais laisser espérer un semblant de retour au calme. « Il serait présomptueux de nous livrer à court terme à un pronostic sur l'évolution des Bourses. Nous pensons toutefois que les niveaux actuels des indices intègrent un scénario économique déjà très négatif. Les marchés boursiers donnent généralement la bonne direction mais sont souvent excessifs », soulignent en ce sens les équipes de Meeschaert dans leur dernière note. Même son de cloche du côté de BNP Paribas dont le spécialiste des investissements, Joost van Leenders, explique dans son dernier point hebdomadaire que « la détérioration des perspectives économiques et la perte de confiance dans les autorités monétaires et budgétaires ont été les principaux facteurs à l'origine de ces reculs. Toutefois, maintenant que les marchés ont eu plusieurs jours pour assimiler ces mauvaises nouvelles, nous pensons que la volatilité devrait peu à peu baisser au cours des jours ou des semaines à venir ». Nombre d'intervenants s'accordent désormais à penser que dans ce contexte erratique, les actions ont été survendues.

« Facteurs passagers »

D'autant que le tableau n'est pas aussi noir que pourrait le laisser penser l'évolution des indices. « Les États-Unis n'ont pas dit leur dernier mot et continuent d'avoir des marges de manoeuvre (...) Le niveau bas du dollar et leur politique monétaire toujours très expansionniste constituent des atouts considérables. La baisse récente des matières premières et des taux d'intérêt va également apporter un soutien à la consommation », précisent les équipes de Meeschaert. Dans l'ensemble, Joost van Leenders estime de son côté « qu'une récession peut être évitée ». En effet, détaillant les raisons du ralentissement de l'économie mondiale au premier semestre, il met en avant des « facteurs passagers » (hausse des prix du pétrole et perturbations des chaînes d'approvisionnement) et, de fait, continue « d'anticiper une légère reprise de l'économie mondiale au second semestre 2011 ».

Si la poursuite du rebond lundi tend à traduire ce regain d'optimisme, la tendance haussière des dernières séances n'en reste pas moins fragile. Elle n'a en effet tenu en Europe que grâce à l'annonce du rachat de Motorola Mobility par Google pour 12,5 milliards de dollars - opération qui a occulté la publication d'un recul de l'activité manufacturière dans la région de New York. Une attente décue quant aux résultats de la rencontre ce mardi entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy au sujet de la dette en zone euro, pourraient marquer le coup d'arrêt de cette fragile reprise.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.