Elections tchèques : Les sociaux-démocrates remportent une courte victoire

Le parti conduit par l'ancien ministre des Finances Bohuslav Sobotka obtient 20,8% des voix, bien loin des 30% qu'il visait et même des 25% que lui promettaient certains sondages.
Les marchés financiers ont pratiquement ignoré la campagne électorale, les législatives ne semblant pas devoir remettre en cause la stabilité économique de la République tchèque.

Les sociaux-démocrates tchèques sont arrivés en tête des élections législatives anticipées, selon les résultats quasi-définitifs publiés samedi, mais leur dirigeant a d'emblée dit s'attendre à des négociations difficiles sur la formation d'un gouvernement après les bons scores des partis protestataires.

Après dépouillement dans environ 95% des bureaux de vote, le parti conduit par l'ancien ministre des Finances Bohuslav Sobotka obtient 20,8% des voix, bien loin des 30% qu'il visait et même des 25% que lui promettaient certains sondages.

Le nouveau mouvement centriste Ano (Association des citoyens mécontents dont l'acronyme signifie "oui" en tchèque), dirigé par le milliardaire Andrej Babis et qui a fait campagne contre la corruption, arrive en deuxième position avec 18,7% des suffrages, devant les communistes, crédités de 15,2%.

Quatre autres partis, parmi lesquels les deux mouvements de centre droit de la coalition que des scandales de corruption et d'espionnage ont fait éclater en juin, devraient franchir le seuil de 5% des suffrages requis pour entrer au parlement.

"Si la chambre basse du parlement est éclatée, nous serons confrontés à des négociations difficiles pour former un gouvernement", a déclaré Bohuslav Sobotka à la télévision.

"Les sociaux-démocrates sont prêts à participer à cette négociation difficile et nous allons essayer de former un gouvernement raisonnable et stable", a-t-il ajouté, se disant disposé à discuter avec tous les partis à l'exception des deux mouvements de centre-droit représentés dans le gouvernement sortant.

De son côté, Andrej Babis, sans même attendre les résultats définitifs, s'est prononcé contre une entrée d'Ano au gouvernement, jugeant qu'à ce stade, les conditions d'un soutien aux sociaux-démocrates n'étaient pas réunies.

Le Parti démocratique civique (ODS) de l'ex-Premier ministre Petr Necas, contraint à la démission en juin, a réuni à peine plus de 7% des voix alors qu'il en avait obtenu 20,2% lors des élections de 2010. Il arrive ainsi derrière son partenaire de coalition, le mouvement conservateur TOP09, crédité de 11,5%.

Un gouvernement dominé par le CSSD devrait donner la priorité à l'augmentation de la fiscalité sur les banques, les sociétés de services aux collectivités et les hauts revenus, afin de financer la protection sociale et de contenir le déficit budgétaire sous le seuil de 3% du produit intérieur brut (PIB) fixé par l'Union européenne.

Les marchés financiers ont pratiquement ignoré la campagne électorale, les législatives ne semblant pas devoir remettre en cause la stabilité économique de la République tchèque, favorisée par un endettement public limité et par les plus bas coûts de financement des pays émergents d'Europe.

Mais l'absence de majorité claire et le risque de voir les discussions se prolonger pourraient inquiéter les investisseurs.

L'issue des discussions qu'engagera Bohuslav Sobotka avec ses alliés potentiels dépendra aussi de l'attitude de Milos Zeman, le président de la République, qui nomme le Premier ministre.

L'inimitié entre les deux hommes est ancienne et de notoriété publique; or Milos Zeman, lui-même ancien membre du parti social-démocrate et ex-Premier ministre, entend bien peser sur les négociations.

Sa position sera d'autant plus forte que l'avance du CSSD à l'issue du dépouillement sera étroite, même si son mouvement, le Parti des droits des citoyens (SPOZ), a réalisé un score bien trop faible pour lui assurer une présence au parlement.

Commentaires 4
à écrit le 27/10/2013 à 16:02
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Mon dieu pardonnez leur ils ne savent pas ce qu'ils font!

le 28/10/2013 à 8:27
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Mais non! Les tcheques savent tres bien ce qu´ils font. La debacle des partis traditionnels (les UMPS locaux) est telle, que le bureau politique du PS tcheque demande la demission du president. Les seuls partis qui progressent sont des partis q...

à écrit le 27/10/2013 à 1:15
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Le titre est faux! Il devrait etre: la debandade des socialo-coco en Tchequie. En effet, les socialos esperaient 1/3 des voix et les cocos 18%. Les "populistes" de ANO, inexistants il y a encore 3 ans raflent 19%. Pourquoi? Ils sont contre des no...

à écrit le 26/10/2013 à 18:20
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Les resulats illustrent le gout des Tcheques pour les situations de 'pat' politique. Le combat entre un president Zeman qui veut creer un systeme presidentiel, voire monarchique, et le miliardaire Babis qui se reve en Berlusconi et vient d'acheter 2 ...

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