La journée de la femme s'invite dans la crise financière

Si les femmes avaient été plus nombreuses dans les instances dirigeantes des entreprises, notamment des banques, et à la tête des gouvernements, la crise financière aurait-elle été évitée ? Peut-être...

Les femmes sont plus pondérées, conciliantes et prudentes que les hommes, c'est un fait bien connu ! D'où l'idée exprimée par certains journalistes et commentateurs à l'approche de la journée de la femme selon laquelle la débâcle actuelle du système financier s'explique par le trop-plein de testostérone caractérisant les cercles du pouvoir.

Ainsi cette injonction "Messieurs les banquiers, embauchez des banquières !", de l'éditorialiste des "Echos", Jean-Marc Vittori (édition du 6 mars). "Car les deux causes fondamentales du krach, une prise de risque excessive et une obsession du court terme, sont deux traits typiquement masculins, inscrits dans les gênes et les hormones". L'éditorialiste ne s'aventure pas seul dans cet argumentaire délicat : deux chercheurs de l'université britannique de Cambridge ont prouvé que "plus le trader a de testostérone, plus il gagne de l'argent".

Ainsi l'admiration exprimée par Diane Reinhard, chroniqueuse sur le site "Les quotidiennes" (réalisé avec "La Tribune de Genève" et "24 Heures") pour le plan de relance de la Confédération suisse, d'un montant très modique (700 millions d'euros) au regard des milliards engagés en Europe et aux Etats-Unis et, surtout, piloté par une femme, la ministre de l'Economie Doris Leuthard.

"700 millions c'est trois-cinq fois moins que les bonus qui vont dans la poche des hauts dirigeants d'UBS pour avoir si bien géré nos bas de laine", souligne Diane Reinhard. "Huit-neuf fois moins que le don de la Confédération à la même UBS qui se fiche comme d'une guigne de nos institutions ; 75 fois moins que ce que la BNS [la Banque nationale suisse] a financé pour éponger les crédits toxiques de la même UBS". Conclusion sans appel : "beau gâchis, tous ces milliards juste perdus par ces grands hommes-stratèges". "Pour économiser l'argent du ménage, les femmes savent apprêter les restes, et avec quelques millions de plus elles sauront trouver de savoureuses recettes pour relancer l'emploi."

Alors élisons des femmes (81,5% des députés français sont des hommes) et embauchons des femmes ! "Promouvoir les femmes est un investissement à haut rendement, qui engendre des économies plus fortes, des sociétés civiles plus vivantes, des communautés plus saines et davantage de paix et de stabilité", rappelle Hllary Clinton dans "Le Figaro" de vendredi.

S'il s'agit d'éviter une prochaine crise financière, on enlèvera tout de même de la pile des curriculums celui de Pat Russo...  Pour rappel, la directrice générale d'Alcatel-Lucent - la seule femme à avoir dirigé ces dernières années l'une des entreprises du CAC 40 - avait demandé un parachute doré potentiel de 6 millions d'euros, soit 3,3 fois sa rémunération en 2007, exercice au cours duquel le groupe perdait 3,5 milliards d'euros et annonçait 16.500 suppressions d'emplois dans le monde.
 

Commentaires 2
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Vive Margaret Thatcher, Martine Aubry et notre Simone nationale qui lors des conseils des ministres serait la main de Monsieur Papon.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Tout à fait d'accord! L'ego surdimensionné des hommes, leur propension à toujours vouloir "pisser plus loin que ses petits camarades", ajouté à la cupidité et l'absence total des sens moral et de scrupules des spéculateurs sont bien responsable de ce...

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