Christian Noyer voit une sortie de crise longue et difficile

Plutôt confiant sur la situation des banques, le gouverneur de la Banque de France avertit que la sortie de crise sera douloureuse.

Il faudra cinq à dix ans de rigueur budgétaire pour sortir totalement de la crise actuelle, a estimé ce mardi sur Europe 1 le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, également membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE). 

"Les banques françaises se portent bien, la confiance entre elles existe. On n'a pas de gros problème chez nous", a insisté Christian Noyer. "Mais il faut regarder plus largement et aujourd'hui il y a un marché interbancaire qui est moins solide, moins confiant qu'il n'était avant". Interrogé sur les 442 milliards d'euros de prêts que les banques européennes doivent rembourser, il a répondu que les banques françaises n'auraient "aucun problème bien sûr".

"D'abord les banques françaises n'avaient pas énormément emprunté, ensuite elles s'y sont préparées et la BCE, l'eurosystème, font ce qu'il faut pour qu'il y ait les liquidités nécessaires", a-t-il ajouté. Les banques de la zone euro "pourront toutes rembourser" même s'"il y a quelques banques qui sont en moins bonne situation qui peuvent éventuellement souffrir", a poursuivi Christian Noyer, précisant que "nous ferons en sorte qu'il n'y ait aucun problème et que tout ca se passe bien". Le gouverneur de la Banque de France a reconnu que "c'est une échéance importante qui a perturbé un peu. C'est peut-être une partie de l'explication des tensions que nous avons eues dans le système bancaire en Europe."

Concernant les déficits constitués par les Etats pendant la récession qui pèsent sur la confiance des consommateurs et les poussent à épargner de peur de hausses massives des impôts, "il faut corriger cela et vite", a dit Christian Noyer, soulignant que "les dettes nous inquiètent si on ne fait rien pour les arrêter". A la question de savoir si le gouvernement français pourrait réduire le déficit public à 3% du PIB en 2013 comme il s'y est engagé sans trop de dommages pour l'économie, il a répondu : "je suis convaincu qu'il peut y parvenir sans casser la croissance."

Prié de dire combien il faudrait d'années de rigueur ou de discipline pour sortir totalement de la crise, Christian Noyer a répondu : "je crois qu'il faudra pas mal d'années, peut-être entre cinq ans et dix ans probablement." "Sinon, si on veut le faire très très vite, là on peut avoir un effet négatif sur la croissance, il faut le faire progressivement, ça prendra au moins cinq-six ans", a-t-il souligné.

Il a jugé que la prévision gouvernementale d'une croissance du PIB de 1,4% cette année "parai(ssait) un chiffre assez raisonnable". Pour 2011, "j'espère qu'on ira plus près, autour de 2%", a-t-il dit, ajoutant qu'un tel niveau de croissance supposait que les ménages consomment et que les entreprises investissent et embauchent. "Cela dépend de nous, du degré de confiance que nous aurons et le degré de confiance que nous aurons dépendra aussi de la détermination de l'Etat à aller dans la direction de l'équilibre budgétaire", a-t-il ajouté.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.