Dans le contexte actuel, une remontée de la confiance des dirigeants de TPE aurait constitué une heureuse surprise. C'est raté. Dévoilé en avant-première par La Tribune, le baromètre Fiducial qui mesure le moral des chefs d'entreprise de moins de 20 salariés recule en juillet. Interrogés par l'Ifop, seuls 54% sont optimistes pour l'activité de leur entreprise, contre 57% en avril. Ils ne sont que 31% à avoir confiance en l'avenir de l'économie française. Ils étaient 36% trois mois plus tôt. Autre enseignement, 34 % des entrepreneurs accordent leur confiance au gouvernement de François Fillon. À titre de comparaison, ils étaient 65 % en juillet 2007, juste après élection présidentielle et à quelques semaines des premiers signes avant-coureurs de la crise financière.

Accès au crédit durci

« Ce moindre optimisme va de pair avec une activité ralentie sur le plan économique. Comme traditionnellement à l'amorce de la période estivale, l'indicateur pour les trois mois à venir est lui aussi négatif », note Fiducial, le cabinet de services aux TPE. Quant aux prévisions de ventes, elles sont maussades. Sans surprise. Conséquence de ce recul attendu des recettes, 31 % des dirigeants anticipent une dégradation de leur situation de trésorerie. Seuls 14 % d'entre eux estiment que celle-ci s'améliorera au troisième trimestre.

Les entreprises qui, malgré cette conjoncture, auraient des velléités d'investissement, ne sont pas récompensées pour leur témérité. « Qu'elles aient ou non réalisé des investissements nécessitant un financement, 20 % des TPE affirment avoir constaté un durcissement des conditions d'accès au crédit », observe Fiducial.

Même le rebond des créations nettes d'emplois prévu cet été n'est pas forcément de nature à redonner le sourire. En effet, entre avril et juin, c'est surtout l'intérim qui a bénéficié de la reprise de l'emploi. Parmi les 12 % d'entreprises ayant embauché, seuls 28 % des contrats étaient des CDI (contre 54 % au trimestre précédent).