Singapour : Masha Ley cultive son amour du vin et des Batignolles

En cette fin d'année, La Tribune publie chaque jour le portrait d'un ou d'une Français(e) qui connaît le succès à l'étranger. Aujourd’hui, Marie-Charlotte Ley. Une "envie d'expérience professionnelle à l'international" submerge un jour cette jeune consultante parisienne, qui décide, avec son ami, de s'envoler pour Singapour. Et de se lancer dans l'entrepreneuriat.
Mounia Van de Casteele
"L'entrepreneuriat n'était pas quelque chose que j'imaginais à la base", reconnaît Masha. Mais "la demande était là. On était là au bon endroit au bon moment".

Marie-Charlotte Ley n'aurait jamais imaginé s'expatrier. Encore moins pour se lancer dans l'entrepreneuriat ! Et pourtant. Cette Parisienne tient aujourd'hui avec son ami Antoine un bar à vin à Singapour, baptisé "O'Batignolles" en clin d'œil au quartier parisien qu'ils ont un jour, décidé de quitter. 

D'ailleurs, après son master de management de Paris-Dauphine, elle embrasse une carrière de consultante, plutôt classique. Mais une "envie d'expérience professionnelle à l'international", s'est fait sentir. C'est ainsi qu'en 2011 - après avoir donné leur démission à leurs employeurs respectifs - elle et son ami quittent Paris et leur quartier des Batignolles qu'ils affectionnent tant pour tenter leur chance à Singapour.

Cap sur Singapour "où l'on parle anglais et la croissance est bonne"

Si les deux jeunes gens jettent leur dévolu sur la péninsule malaise, c'est "parce que la croissance économique y est très bonne et que l'on y parle anglais". Mais leurs certitudes s'arrêtent là. Ils n'ont en effet pas vraiment d'objectif en tête.

Ainsi, "Masha" retrouve assez vite un emploi dans sa branche, tandis que son ami décroche un poste de commercial dans une société spécialisée dans les vins et spiritueux, comme à Paris. Un domaine qui s'avère être une passion commune aux deux Français. "On s'y connaissait bien en vin", admet Marie-Charlotte. Alors pourquoi ne pas sauter le pas ?

C'est ce que font les deux Français. Un jour, "un local s'est libéré dans un des quartiers sympas de la cité-Etat". Antoine et Masha n'hésitent pas un instant: "A Singapour, il faut aller très vite, il y a beaucoup de compétition".

Ils choisissent leur vin chez des petits producteurs français

O'Batignolles ouvre ainsi en juillet 2012 près du centre des affaires. Même si "l'entrepreneuriat n'était pas quelque chose que j'imaginais à la base", reconnaît Masha. Mais "la demande était là. On était là au bon endroit au bon moment".

Le bistrot propose entre autres des assiettes de charcuterie et de fromages, pour accompagner le vin importé de France. Le couple, qui travaille avec des petits producteurs, "essaye d'avoir des produits de qualité à moindre coût".

Ainsi, alors qu'à Singapour, un verre coûte en moyenne 6 ou 7 euros, O'Batignolles propose des premiers prix autour de 4 euros le verre (Bergerac, Côtes-du-Rhône, Tariquet Blanc), mais également du (très) haut-de-gamme avec des grands crus du Médoc entre 150 et 250 euros la bouteille.

Pari réussi puisque leur chiffre d'affaire a progressé de 30% entre juillet 2012 et novembre 2013. Ils visent même un peu plus de deux millions de dollars pour 2013. Et comme le succès est au rendez-vous, Masha et Antoine ont "d'autres projets d'ouverture à Singapour, en Asie" en tête.

 

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Mounia Van de Casteele
Commentaires 7
à écrit le 04/01/2014 à 12:09
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Vivant à Singap, je confirme, très belle réussite !

à écrit le 02/01/2014 à 14:52
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Tout d'abord l'intitulé de cette série est exaspérant dans sa tournure french bashing. Pourquoi ne pas parler en priorité des jeunes français(es) qui réussissent en France? Il y en a beaucoup et elles mériteraient tout autant d'être mises en avant. ...

le 02/01/2014 à 15:02
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tellement vrai

le 02/01/2014 à 19:58
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Très drôle ce commentaire :)

le 11/01/2014 à 18:15
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Tellement français de critiquer la réussite des autres. C'est sur que vous monsieur Raphaël, vous ne faites pas avancer la France en jalousant chaque personne ayant eu le courage de s'exporter. Vaudrait mieux se poser la question: pourquoi ces jeunes...

à écrit le 02/01/2014 à 14:11
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aux Batignolles. Un rapport entre les deux ?

à écrit le 02/01/2014 à 10:57
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Chapeau, un exemple! Bonne chance

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