La demande mondiale de pétrole brut devrait reculer de 810.000 barils par jour en 2009, a estimé ce mardi l'EIA. L'agence gouvernementale américaine d'information sur l'énergie met en avant le ralentissement économique mondial pour justifier cette nouvelle baisse de sa projection de la consommation d'or noir. Lors de sa précédente estimation, l'EIA tablaient sur un repli moins prononcé de 450.000 barils par jour. La demande mondiale ne devrait rebondir qu'en 2010, de 880.000 barils par jour.
Du coup, l'EIA a également revu à la baisse sa prévision du prix moyen du baril pour 2009, tablant sur 43,25 dollars. En décembre, elle avait fixé son estimation à 51 dollars, contre 63,50 dollars en novembre et 112 dollars en octobre. Le léger rebond de la demande l'année prochaine pourrait faire repasser le baril au dessus des 50 dollars, avec un prix moyen attendu à 54,50 dollars en 2010.
"La dégradation de l'économie mondiale a affaibli la demande en pétrole et le deuxième accord sur une baisse substantielle de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole en un mois a échoué, jusqu'à présent, à soutenir les prix", souligne l'agence dans son rapport mensuel. "Les perspectives sur les fondamentaux de l'offre et de la demande signalent un équilibre plutôt instable sur le marché du pétrole pour les deux années à venir".
Malgré ces annonces, les cours du bail sont restés orientés en hausse ce mardi, après avoir pourtant reculé en début de séance. Ce renversement de tendance est attribué au propos du ministre saoudien du pétrole Ali al-Naimi, indiquant que son pays avait retiré 1,7 million de barils par jour du marché. "En juillet, tout le monde disait qu'il y avait une pénurie d'offre. Nous y avons répondu en augmentant notre production de 9,7 millions de barils par jour", a-t-il expliqué. "A présent, la demande chute, les stocks gonflent, voilà pourquoi nous réduisons les livraisons".
A la clôture du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" a ainsi gagné 19 cents à 37,78 dollars. Sur l'Intercontinental Exchange, le Brent de la mer du Nord a de son côté progressé de 1,92 dollar, à 44,83 dollars le baril
Les marchés attendent par ailleurs la publication mercredi de l'état des stocks américains en produits pétroliers. La semaine dernière, le très fort rebond des réserves outre-Atlantique avait fait plonger le baril de "light sweet crude " de 6 dollars et celui de Brent de près de 5 dollars. Les analystes s'attendent à une nouvelle progression des stocks, pour la quatorzième fois lors des seize dernières semaines.
Les prix à la pompe remonte en France
Après plusieurs semaines de baisse, les prix à la pompe sont remontés la semaine dernière en raison du rebond des cours du pétrole sur les premiers jours de l'année. Selon l'Union française des industries pétrolières (Ufip), le gazole, carburant le plus consommé en France, s'est vendu à 1,0017 euro le litre la semaine dernière. Lors de la semaine précédente, il était tombé à 94,60 centimes d'euros le litre, son prix le plus bas depuis février 2005, après avoir atteint un record historique le 30 mai à 1,4541 euro. Le litre de super sans plomb 95 s'est pour sa part vendu 1,1043 euro le litre contre 1,0434 euro auparavant. En juin, il avait touché un record historique à 1,4971 euro. Enfin, le prix du fioul domestique est remonté à 60,12 entimes d'euro, contre 53,70 centimes d'euro la semaine précédente. Il avait atteint un sommet, début juillet, à 1,0143 euro.
