L'intervention massive de l'Etat américain pour soutenir son économie fait exploser le déficit budgétaire. Sur les trois premiers mois de l'année fiscale, le déficit budgétaire américain a déjà dépassé le déficit enregistré sur l'ensemble du précédent exercice, dont le montant avait déjà atteint un niveau record. Entre octobre et décembre, le trou dans les comptes de l'Etat s'élève à 485,2 milliards de dollars. L'année 200708 s'était terminé sur un déficit de 454,8 milliards. En décembre, le déficit bugétaire a atteint 83,6 milliards de dollars, contre un excédent de 48,2 milliards en décembre 2007.
Cette aggravation des comptes publics s'explique en grande partie par la hausse des dépenses. Cette dernière résulte en autres des mesures exceptionnelles prises par l'Etat fédéral, notamment pour sauver le système financier américain. Les dépenses ont ainsi grimpé de 41% sur les trois derniers mois, à 321,4 milliards de dollars. D'autre part, les recettes ont reculé de 10% en glissement annuel pour s'établir à 237,8 milliards de dollars, la ralentissement économique faisant baisser les recettes fiscales.
Et selon un rapport du bureau du Congrès américain (CBO), publié la semaine passé, le déficit budgétaire pourrait dépasser les 10% du Produit intérieur brut (PIB) lors de l'année fiscale en cours, qui prendra fin le 30 septembre. Pour l'instant, le CBO chiffre le déficit budgétaire à 1.200 milliards de dollars, soit 8,3% du PIB. Mais cette estimation ne prend pas en compte les dépenses liées au plan de relance à venir.
Barack Obama, qui prendra ses fonctions le 20 janvier prochain, a en effet annoncé la mise en place d'un vaste plan de relance, dont il a déjà qualifié l'ampleur de sans précédent depuis la crise des années 30. Au moins 775 milliards de dollars devraient ainsi être investis sur les deux prochaines années. En intégrant le coût de ce dernier, le déficit dépassera très probablement les 10% du PIB, ce qui en fera l'un des plus importants depuis la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle le déficit avait avoisiné les 30% du PIB.
