Le G20 veut réduire les déficits sans freiner la croissance

Les ministres des Finances et les banquiers centraux du G20 vont préparer ce vendredi en Corée la rencontre au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement prévue à Toronto les 26 et 27 juin.

Réduire les déficits sans freiner la croissance, tel sera le délicat exercice auxquels les grands argentiers de la planète vont s'atteler dès vendredi à Pusan en Corée du Sud dans le cadre de la réunion semestrielle du G20. Le rythme de la réduction des déficits budgétaires et la lutte contre les déséquilibres économiques mondiaux divise les ministres des Finances et les banquiers centraux qui doivent préparer la rencontre au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement programmée à Toronto les 26 et 27 juin.

Un accord sur des réformes décisives en matière de régulation financière, et notamment sur la création d'une taxe sur les banques est pour l'heure peu probable. C'est donc la nécessité de trouver le bon équilibre entre une réduction des déficits et une croissance économique viable qui sera au coeur des discussions.

"C'est un impératif que nous partageons. Tout le monde le reconnaît", a assuré mercredi à Washington le secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner avant d'ajouter : "Comme le dit le FMI, nous souhaitons que ces réformes budgétaires soient compatibles avec la croissance. (…) Certains pays sont dans une situation très solide. D'autres doivent agir beaucoup plus vite".

Un autre responsable du G20 a fait valoir la nécessité d'une meilleure coordination des décisions en matière de budget. Si la crise de la dette souveraine dans la zone euro a obligé certains pays à retirer plus tôt que prévu leurs mesures de soutien à l'économie, tout le monde ne devrait pas, selon lui, agir de la même manière au même moment, pour éviter de faire dangereusement tanguer le navire.

Soucieux d'apaiser les marchés financiers, les membres du G20 devraient soutenir la politique d'assainissement budgétaire mise en place par la zone euro, même si la Chine et le Brésil continuent à se dire préoccupés par la lenteur des décisions au sein du bloc européen.
Toutefois, au sein même de la zone euro affleurent des priorités différentes, pour ne pas dire des désaccord francs, concernant le calendrier de ces réformes.

Christine Lagarde a ainsi minimisé mercredi les inquiétudes suscitées par la perspective d'un resserrement de la politique budgétaire allemande alors même que le déficit de la République fédérale légèrement supérieur à 5% de son produit intérieur brut (PIB), reste relativement modeste. S'exprimant devant des journalistes mercredi à Paris, la ministre française des Finances, Christine Lagarde, a déclaré que le retrait des mesures de soutien à l'économie était une question de "calibrage".

Dans le cadre de sa politique de maîtrise de son déficit budgétaire, le gouvernement allemand envisagerait de relever à 19% la TVA sur certains produits qui bénéficient actuellement d'un taux réduit de 7%, ont expliqué les sources gouvernementales

Les ministres et banquiers centraux vont aussi devoir débattre des moyens permettant de résorber les déséquilibres de l'économie mondiale, considérés comme des causes de la crise financière de 2008-2009. Sur ce point, les pays émergents du G20 craignent d'être injustement mis à contribution. Le ministre des Finances brésilien, Guido Mantega, a ainsi exprimé son inquiétude en expliquant que la faiblesse du dollar et des taux d'intérêt américains étaient des facteurs de troubles pour l'ensemble de l'économie mondiale, éludant la question de la sous-évaluation du yuan chinois.

"J'ai remarqué que les Etats-Unis et les pays développés cherchaient à augmenter leurs exportations et à réduire leurs déséquilibres sur le dos des pays émergents", avait-il déclaré le mois dernier à l'agence Reuters.

"Nous devons trouver un compromis, sinon les pays émergents chercheront des solutions pour défendre leurs intérêts qui se heurteront à ceux des Américains et des Européens". Selon plusieurs responsables du G20, le Canada, qui préside actuellement le groupe, espère pouvoir au moins trouver un terrain d'entente à Toronto sur la feuille de route à suivre pour réduire les déséquilibres économiques. Si tout se passe comme prévu, chaque pays devrait ensuite s'engager sur des mesures spécifiques lors du prochain sommet du G20 à Séoul en novembre.

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