Alors que s'ouvre le Sommet des dirigeants des pays du G20 à Séoul (Corée du Sud), avec l'annonce officielle d'un excédent commercial chinois en octobre dont l'ampleur a surpris va alimenter le débat sur les déséquilibres au sein de l'économie mondiale créés par des modèles de croissance différents.

Selon le bureau des douanes, il s'affiche à 27,1 milliards de dollars (19,6 milliards d'euros) contre 16,9 milliards de dollars au mois de septembre (12,3 milliards d'euros).
Les exportations en valeur ont progressé de 22,9% sur un an et les importations de 25,3%.

En effet, le G20 devrait voir s'opposer les pays dont la balance commerciale est fortement excédentaire - Chine et Allemagne - à ceux qui enregistrent des déficits commerciaux, Etats-Unis en tête. La proposition du secrétaire d'Etat américain au Trésor Timothy Geithner de limiter à 4% du PIB ces excédents ou ces déficits a d'ailleurs agacé Berlin.

"En réalité, certains pays ayant des excédents de comptes courants ont trop épargné, tandis que d'autres, comme le mien, enregistrant des déficits, ont trop peu épargné", soulignait le Premier ministre britannique David Cameron, en visite officielle en Chine, avant d'assister au Sommet.

Sans compter le débat sur la valeur des monnaies, avec des pays critiquant la faiblesse du yuan tout comme celle du dollar, alimentée par la récente décision de la Réserve fédérale américaine de faire fonctionner la « planche à billets » en acquérant pour 600 milliards de dollars de dette américaine.

Mais des accords sur l'économie pourraient également être trouvés par le biais de jeux à plusieurs bandes, notamment diplomatiques. « La Chine est en train d'accélérer l'appréciation du yuan car cela fait partie du « grand marchandage » consistant à avoir l'appui des Etats-Unis à Pékin pour peser davantage au sein du Fonds monétaire international », indiquait à l'agence Bloomberg, Jim O'Neill, analyste chez Goldman Sachs Asset Management, et devenu célèbre pour avoir créer l'acronyme BRICs.

Les petits pas de Pékin

Quant à la volonté des dirigeants chinois, confirmée à l'occasion de la discussion sur le contenu du prochain plan quinquennal (2011-2015), de rééquilibrer leur croissance économique au profit de leur consommation intérieure, elle reste pour le moment davantage un v?u pieux qu'une réalité. Non que certaines mesures ne soient prises en ce sens, comme l'atteste mercredi la décision d'ordonner aux entreprises publiques chinoises de verser un dividende plus important, aujourd'hui de 10%, au ministère des Finances pour alimenter un fonds qui financera les dépenses accrues en matière de santé, d'éducation et d'agriculture.

Par ailleurs, autre signe de ces efforts, la hausse des prix de l'immobilier (calculée dans les principales 70 villes du pays) continue à ralentir, avec une appréciation de 8,6% (en glissement annuel) au mois d'octobre, la plus faible progression mensuelle depuis 10 mois.

Quant à l'inflation, une source de préoccupation pour les autorités, elle devrait rester à 3%, alimentée par l'appréciation des prix alimentaires, et sous contrôle, estime la Banque mondiale dans son dernier rapport sur le pays.

La maîtrise du développement d'une économie qui devrait encore afficher un taux de croissance de 10% cette année, selon la Banque mondiale, et 8,7% en 2011, reste donc plus que jamais la priorité des dirigeants de la république populaire. Et c'est avec cette idée en tête qu'ils arrivent au Sommet du G20