L'UE approuve les démarches diplomatiques gréco-libyennes

Les négociations entre le Premier ministre grec et le vice-ministre des Affaires étrangères libyen, pour trouver une "solution" à la crise libyenne, font écho à l'incapacité de l'Union européenne à faire entendre sa voix diplomatique.
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"Le Premier ministre grec Georges Papandréou a demandé l'avis de Mme Ashton avant de rencontrer l'émissaire libyen". Selon un proche de la responsable de la diplomatie européenne Catherine Ashton, la rencontre, dimanche, entre le vice-ministre des Affaires étrangères libyen, Abdelati Laabidi, et Georges Papandréou, a été validée en amont par l'UE. Idem pour les précédentes rencontres du mois de mars entre des émissaires du pouvoir libyen et le Portugal puis Malte.

Selon la presse italienne, le régime du colonel Khadafi a choisi trois interlocuteurs privilégiés pour négocier une "solution au conflit", selon les mots employés par le ministre grec des Affaires étrangères pour qualifier la raison de la visite du ministre libyen. La Grèce, donc, mais aussi Malte et la Turquie. Les deux premiers en raison de leur position stratégique dans la région et en tant que représentants de l'Union européenne, le troisième, la Turquie, en tant que membre de premier plan de l'OTAN.

Cette "précision" d'un proche de Catherine Ashton signifie que l'Union supervise les initiatives diplomatiques de ses pays membres. Il s'agit de rassurer sur la cohérence et la clarté de la politique étrangère européenne, alors que la crise libyenne a révélé des divergences entre les Etats membres, et suscité de sévères critiques tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'Union sur sa capacité à mener une politique étrangère efficace et cohérente.

Au premier rang de ces divisions, la question de l'intervention militaire, soutenue par la France et le Royaume-Uni, qui défendaient l'urgence d'aider les insurgés pour éviter un massacre de la population, mais rejetée par l'Allemagne en raison de l'impossibilité de prévoir les conséquences d'une action militaire.

"La politique étrangère de l'UE est complexe. Il s'agit à la fois que vingt-sept voix délivrent le même message, mais aussi que chaque pays garde sa liberté d'agir et de s'exprimer", synthétise cette même source à Bruxelles.

Depuis l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne, l'Union a pourtant fait preuve d'une volonté politique plus marquée en ce qui concerne les affaires étrangères. La suppression de la présidence tournante de la diplomatie européenne au profit de la création du poste, confié à Catherine Ashton, de Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a permis à l'UE d'envoyer un signe fort. Si elle réussit à se démarquer pour la gestion de certains dossiers (politique européenne dans les Balkans, le Sahel ou le combat contre la piraterie dans l'océan Indien), elle peine toujours à devenir l'interlocuteur de référence pour les conflits qui demandent une réponse rapide. "Réagir efficacement lorsqu'une crise éclate est plus difficile car il faut obtenir un consensus entre 27 pays qui ont une histoire et une géopolitique différentes", explique cette source.

Après la Grèce, où le ministre libyen et le Premier ministre Papandréou ont discuté des "solutions" pour une sortie de crise, un émissaire du gouvernement libyen est attendu aujourd'hui en Turquie "pour l'instauration d'un cessez-le-feu avec les insurgés", selon des sources officielles turques, qui précisent que les demandes proviennent "des deux parties belligérantes en Libye, les forces fidèles au régime et les insurgés".

Commentaire 1
à écrit le 04/04/2011 à 21:55
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Cette rencontre appuyée par la cheffe de la diplomatie européenne C Ashton entre le premier ministre Grec et la ministre des affaires étrangères libyen afin de trouver une solution négociée entre les insurgés et le pouvoir libyen était la voie préal...

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