Une large majorité de Japonais prêts à mettre la main à la poche

Un sondage publié ce lundi par le quotidien Nikkei rapporte que près de sept Japonais sur dix sont favorables à la création d'un impôt spécial pour financer la reconstruction des zones dévastées par le séisme et le tsunami. Ils sont autant à vouloir la démission de leur Premier ministre.
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Si les dégâts matériels qu'ont provoqués au Japon le séisme et le tsunami du 11 mars dernier sont actuellement estimés à 300 milliards de dollars, la reconstruction devrait encore faire grimper la facture. Mais les Japonais semblent disposés à participer financièrement à la reconstruction de leur pays comme le montre les résultats d'un sondage publié ce lundi par le quotidien Nikkei.

A la question ed savoir s'ils approuveraient la création d'un impôt spécial pour financer la reconstruction des zones dévastées, près de sept Japonais sur dix répondent par l'affirmative. Dimanche, le secrétaire général du Parti démocrate au pouvoir, Katsuya Okada, a pour sa part déclaré qu'une hausse des impôts serait nécessaire pour couvrir le financement de cette reconstruction.

"En même temps que nous revoyons toutes nos dépenses et tous nos revenus, chacun devra partager ce fardeau", a également prévenu le ministre adjoint des Finances, Fumihiko Igarashi tandis que le gouvernement prépare un collectif budgétaire de l'ordre de 50 milliards de dollars.

La reconstruction complète pourrait prendre encore plus de temps alors que les travaux n'ont pas encore débuté pour remettre en état les bâtiments et les infrastructures balayés par le terrible tremblement de terre, d'une magnitude 9, et le tsunami qui ont dévasté la côte nord-est du pays et fait plus de 13.000 morts et des dizaines de milliers de sans-abri. Dans la première réunion d'experts consacrée à la reconstruction, le Premier ministre Naoto Kan a notamment confié aux experts la mission de reloger les milliers de personnes évacuées autour de la centrale nucléaire Fukushima gravement endommagée par une vague de plus de dix mètres.

Défiance à l'égard du chef du gouvernement

Mais ce sondage révèle également le mécontentement des Japonais à l'égard de leur Premier ministre. Ils sont également presque 7 sur 10 à considérer inacceptable la réponse du gouvernement à l'accident nucléaire dans la centrale de Fukushima-Daiichi, dont la gravité a été portée la semaine dernière au niveau 7, le niveau maximal sur l'échelle internationale des événements nucléaires (Ines), le même que l'accident de Tchernobyl en 1986.

"Le Premier ministre Kan travaille beaucoup, et il doit faire l'expérience de difficultés. Mais de nombreuses personnes se posent des questions sur sa capacité à diriger. Lui pense peut-être en avoir l'aptitude, mais malheureusement, ils sont 70 à 80% à déclaré qu'il en est dépourvu", a attaqué Masashi Waki, député du Parti démocratique libéral (LDP), la principale formation de l'opposition.

Pour sa défense, Naoto Kan a redit que la crise à laquelle le Japon était confronté depuis le 11 mars était sans précédent depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

D'après le sondage Nikkei, l'opinion soutiendrait majoritairement (60%) l'idée, avancée par Naoto Kan, d'un gouvernement d'union entre le PDJ et le LDP, qui a rejeté l'offre. Ils sont 27% d'un avis contraire.

Les politologues jugent improbable que Kan, qui a pris la tête du gouvernement en juin dernier, devenant le cinquième Premier ministre du Japon depuis 2006, s'efface rapidement et estiment qu'il pourrait obtenir l'apport nécessaire de voix de l'opposition au Sénat, la chambre haute. L'opinion ne comprendrait pas en effet que l'opposition bloque à des fins politiciennes l'adoption de budgets spéciaux nécessaires à la reconstruction.

 

 

 

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