Serbie : L'ancien parti de Slobodan Milosevic faiseur de roi

Le parti de l'opposition a remporté les législatives de seulement 6 sièges sur celui du président sortant. Les deux leaders sortis en tête également de la présidentielle devront faire avec Ivica Dacic, leader du parti socialiste fondé par Slobodan Milosevic, arrivé troisième.
AFP - Ivica Dacic, leader du parti socialiste serbe

Les Serbes ont voté dimanche. Un parlement s'est dessiné. Sans grande surprise, les deux favoris ont remporté chacun près d'un tiers des sièges. Le Parti serbe du progrès (SNS), mené par le populiste conservateur Tomislav Nikolic a convaincu le plus grand nombre d'électeurs et décroché 73 sièges sur les 250 du parlement, selon les résultats portant sur 97,6% des bulletins dépouillés. Il est talonné par le parti du président sortant Boris Tadic, le Parti démocratique (DS), qui remporte 67 sièges, a annoncé la commission électorale centrale. Les socialistes regroupés autour de l'actuel ministre de l'Intérieur Ivica Dacic ont recueilli quant à eux suffisamment de voix pour décrocher 44 sièges.  Au coude à coude, les deux principales formations courtisent dès à présent le troisième homme et ses 44 élus afin de former une coalition qui leur donnerait la majorité absolue. 

Ivica Dacic détient les clés du palais

Ivica dacic est tout ouïe. Celui qui a rénové le parti de Slobodan Milosevic, dont l'obsession nationaliste avait conduit à la guerre inter ethnique des Balkans dans les années 1990, est en position de force. Membre de la coalition sortante, il sait que ni conservateurs ni pro-européens ne pourront faire sans les socialistes. Il lui reste 12 jours pour négocier son appui. Car le 20 mai, Boris Tadic et Tomislav Nikolic s'affronteront lors du second tour de la présidentielle dont ils sont sortis en tête également dimanche. Ivica Dacic se voit déjà Premier ministre, de l'un ou de l'autre. "Nous ne savons pas encore qui sera le prochain président, mais on sait qui sera le nouveau Premier ministre", s'est-il félicité s'apprêtant à fêter les très bons résultats d'un parti socialiste de retour en grâce.

Défaite des ultranationalistes

Outre ces trois principaux partis, trois autres formations ont franchi le seuil des 5 % nécessaires pour entrer au parlement. Le Parti démocrate libéral (LDP) a décroché 20 sièges et le Parti des régions unies de la Serbie (URS) en a récolté 16. Tous deux sont sensibles au discours de Boris Tadic et pourraient soutenir une majorité formée autour du président sortant. Le Parti démocratique de Serbie (DSS), eurosceptique a récolté de son côté 21 sièges. Le Parti radical (SRS) de Vojislav Seselj, actuellement jugé pour crimes de guerre, n'a  quant à lui finalement pas décroché son passeport pour l'Assemblée nationale, ne réunissant pas les 5% des voix requis. La campagne menée en son absence par sa femme, aura été vaine. Et pour la première fois depuis 1991, le Parti radical sera absent de la scène parlementaire.

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