"Ne jouez pas la politique du pire" lance Aubry à Sarkozy

La première secrétaire du PS a appelé Nicolas Sarkozy à se défaire de son "orgueil" et à "remettre à plat" sa réforme des retraites, symbole de la "politique injuste" menée depuis trois ans. Martine Aubry est venue sur France 2 défendre les propositions des socialistes que la droite juge irréalistes.

Martine Aubry refuse d'attendre l'élection présidentielle de 2012 pour faire reculer Nicolas Sarkozy sur la réforme des retraites. Alors que le mouvement de contestation s'amplifie en France, parallèlement à la discussion du texte gouvernemental au Sénat, la première secrétaire du Parti socialiste a appelé jeudi soir le chef de l'Etat à "remettre à plat" le projet qui prévoit notamment le recul de l'âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans. "Il faut suspendre les discussions au Sénat et remettre les syndicats autour de la table (...) L'opposition est prête à aider à réaliser cette réforme. Il faut discuter, négocier avec un mot d'ordre : la justice", a lancé Martine Aubry sur le plateau d'A Vous de Juger, sur France 2. "Ne jouez pas la politique du pire ! On ne perd jamais rien à changer d'avis", a ajouté la maire de Lille, en appelant Nicolas Sarkozy à se défaire de son "orgueil". Elle a estimé qu'il fallait se donner six mois pour élaborer une nouvelle réforme. Sinon, en cas de victoire de la gauche en 2012, un autre projet serait adopté au plus tard en 2013.

L'Elysée et la majorité ont tenté de jouer des divergences apparues ces derniers mois entre les dirigeants du PS sur le dossier des retraites. Il était donc urgent pour Martine Aubry de réaffirmer  " l'unité" des socialistes. "Tous les socialistes demandent la même chose", a-t-elle martelé, citant notamment le retour à la possibilité pour les Français de partir à la retraite à 60 ans.  Pas question non plus pour elle d'avaliser le rapport du Fonds monétaire international sur le nécessaire recul de l'âge légal. "Je suis à la tête du Parti socialiste, pas du FMI", a-t-elle lancé en expliquant qu'il ne fallait pas non plus lier le directeur général de l'institution, Dominique Strauss-Kahn, le présidentiable socialiste le plus populaire, à chaque étude réalisée par les fonctionnaires du FMI. Pas question enfin de se désolidariser de Ségolène Royal, qui a suscité la fureur de l'UMP en soutenant la fronde lycéenne contre les retraites. "Il faut arrêter d'humilier les jeunes, a dit la première secrétaire du PS, ce gouvernement qui a abaissé la responsabilité pénale à 13 ans nous explique qu'à 15 ans on ne sait pas ce qu'on fait ! Oui, il y a toujours un risque (de dérapage) mais moi je crois à la responsabilité des jeunes et je leur dis : ne soyez pas la caricature que la droite fait de vous !"

La semaine dernière, l'émission avait été annulée car Martine Aubry, qui s'est blessée à l'?il droit en janvier 2009, souffrait de malaise ophtalmique. Ce qui l'a obligée à prendre cinq jours de repos et a relancé les spéculations au sein du PS sur son "envie" d'être candidate à la présidentielle de 2012. Interrogée à ce sujet par Arlette Chabot, la patronne du PS a plaisanté : "On va faire en sorte que notre candidat ait une belle vision de la France et qu'il puisse regarder la France dans les yeux". "Mais vous n'avez pas froid aux yeux ?" a repris la journaliste. "Non, je n'ai pas froid aux yeux", a répliqué Martine Aubry, qui a aussi décliné les idées du PS en matière de fiscalité et de sécurité.

 

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