Le titre de la société de services informatiques Atos a fortement chuté mardi à la bourse de Paris, cédant 7,38% à 113 euros, au lendemain de l'annnonce de sa fusion avec le groupe Origin, filiale de services informatiques de Philips. Le titre avait été suspendu lundi dès l'annonce de l'opération. Le marché faisait part de ses inquiétudes face à un rapprochement intéressant, certes, mais qui comporte de nombreuses inconnues. Ainsi, la société de bourse Aurel Leven annonçait mardi matin qu'elle restait à la vente sur le titre avec un objectif de cours à 122 euros. "Dans une industrie où la taille critique est importante, Atos réalise certes une avancée décisive. Néanmoins, les performances d'Origin sont inquiétantes et la capacité d'Atos à intégrer un groupe de une fois et demie sa taille n'est pas évidente", souligne le bureau d'études.Les analystes s'attendent en effet à une mauvaise performance d'Origin sur l'exercice 2000 et prévoient une baisse significative du résultat d'exploitation et du résultat net en pro forma. En 1999, la société avait dégagé un chiffre d'affaires de 1,727 milliard d'euros pour un résultat d'exploiation de 137 millions d'euros et un résultat net part du groupe de 110 millions d'euros. L'opération est présentée comme une fusion amicale entre égaux. "Philips recevra environ 21,5 millions de nouvelles actions d'Atos Origin, représentant 48,9% du capital du groupe" en rémunération des titre d'Origin apportés à Atos, explique le communiqué. Dans le cadre de cet accord, Philips s'est engagé à réduire sa participation au sein du nouveau groupe à 35% dans les deux ans à compter de l'opération, soit par dilution résultant d'opérations de fusions ou d'acquisitions, soit en réalisant, "en fonction des conditions du marché", un placement portant sur environ 10% du capital d'Atos Origin, indiquent les deux groupes. Le nouveau groupe sera opérationnel au 1er janvier 2001. Le Président d'Atos, Bernard Bourigeaud, a d'ailleurs estimé que l'opération serait relutive pour son groupe dès cet exercice-là.Les synergies créées par la fusion des deux groupes devraient représenter 50 millions d'euros à horizon de deux ans, "soit un peu moins de 1,5% du CA attendu pour 2002", précise Aurel Leven. Le chiffre d'affaires pro forma du nouvel ensemble, qui sera présent dans 30 pays à travers le monde, est évalué dans le communiqué commun à 2,8 milliards d'euros. Atos Origin emploiera 27.000 personnes, son siège social sera en France et son siège opérationnel au Pays-Bas. "La réalisation de l'opération reste sujette à l'approbation des autorités de marché et des actionnaires d'Atos qui se prononceront au cours d'une Assemblée Générale Extraordinaire fin octobre 2000", ont indiqué les deux sociétés.

latribune.fr

20 Oct 2008, 9:17

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