Le point sur ... la conjoncture économique

La croissance va rester vigoureuse en 2001, affirment les économistes de Natexis-Banques Populaires dans leur dernière lettre économique. Profitant du dynamisme inaltérable des Etats-Unis, de la bonne tenue de l'Europe et de la reprise du Japon, le produit intérieur brut mondial devrait progresser de 4,2%, après une hausse estimée à 4,5% pour 2000. Les écarts demeurent, bien entendu, mais l'heure est à la convergence. Le différentiel continuera de se contracter entre la zone euro et les Etats-Unis, passant de 1,8 point cette année à 0,1 point seulement en 2001. Le Japon devrait pour sa part retrouver le chemin de l'expansion dès 2000, avec une progression du PIB estimée de 2,1%. L'an prochain, l'archipel approchera les 3%, à quelques fractions des Etats-Unis et de la zone euro.Des prévisions résolument optimistes malgré les nuages qui semblent s'amonceler sur la conjoncture économique mondiale. Pétrole, taux de change, déséquilibres commerciaux, fébrilité des marchés boursiers sont cités comme autant de menaces pour la croissance. Ces risques ne doivent toutefois pas être exagérés. Alors que tous les précédents chocs pétroliers ont historiquement entraîné un affaissement brutal de la croissance mondiale, la flambée actuelle devrait laisser les pays industrialisés indemne grâce notamment à la réduction de la dépendance énergétique. Le prix du brut pourrait par ailleurs rapidement redescendre grâce à une offre qui dépasse aujourd'hui la demande. Le baril devrait donc revenir aux alentours de 27 dollars à la mi-2001, alors qu'il a approché les 35 dollars dans le courant du mois de septembre.Autre risque couramment évoqué sur les marchés financiers, la faiblesse de l'euro, notamment contre le dollar, " ne correspond pas aux fondamentaux économiques ", affirme Marc Touati, le directeur des études économiques de la banque. Il voit l'euro rebondir jusqu'à 1,05 dollar d'ici un an, " à un niveau conforme à la parité de pouvoir d'achat dans les deux zones ". Les moyens habituellement employés pour soutenir une monnaie étant inopérant dans le cas de l'euro, l'économiste recommande de nouveaux électrochocs politiques et monétaires sur le modèle de celui infligé par l'intervention concertée des banques centrale du G7, le 22 septembre dernier. Si elle n'a pas permis de rebond durable de l'euro, celle-ci a toutefois évité une nouvelle dégringolade alors que se profilait le " non " danois lors du référendum pour l'adhésion à l'Union économique et monétaire.Quid de la France, dans ce contexte économique un peu incertain ? Là encore, l'optimisme est de rigueur pour Natexis-Banques Populaires. Si l'établissement a légèrement révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour 2000, l'économie hexagonale restera soutenue par une progression toujours rapide de l'investissement dans l'industrie, des créations d'emplois sans précédents depuis les " Trente Glorieuses " et un secteur des services toujours dynamique. Pourquoi, alors, la croissance n'est elle pas plus élevée, à l'instar des niveaux atteints aux Etats-Unis ? Pour de simples querelles statistiques, répond Marc Touati. " Les statistiques de l'Insee minimisent les investissements réalisées dans le nouvelle économie ", estime l'économiste. " Les fonds consacrés à la R&D sont par exemple considérés comme des coûts intermédiaires par l'Institut national, alors qu'ils sont comptabilisés comme des investissements aux Etats-Unis ". Résultat, la croissance française serait sous-estimée de près d'un point !
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