En dépit d'un prix de placement jugé attractif, les débuts d'EADS en Bourse s'avèrent laborieux. Après quelques minutes de cotation, le titre plongeait sous les 18 euros, en baisse de 6,31% par rapport au prix de souscription proposé aux institutionnels. Le cours du titre a stagné toute l'après-midi autour de 17,8 euros avant de chuter de nouveau à 17,5 euros en clôture.Selon une source proche de l'opération, "la cotation d'EADS a suivi son cours normal. Il s'agit typiquement d'une offre secondaire sur un marché difficile. La baisse observée correspond aux arbitrages effectués pour essayer de maintenir la valeur à un cours attractif et nous nous attendons à un réajustement progressif du titre à son cours d'introduction".Sur le marché très réactif des warrants, les investisseurs ont joué sur la baisse du titre. "Les détenteurs de warrants adossés à l'action Aerospatiale Matra ont utilisé la dépréciation du cours EADS pour se repositionner sur la nouvelle valeur. Les volumes sont néanmoins faibles", indique Arnaud Raiga, responsable warrants au Crédit Lyonnais. Depuis le début du mois de juin, correspondant à la baisse du cours Aerospatiale Matra, les warrants Crédits Lyonnais adossés à la valeur ont été nettement depréciés. "Le prix d'exercice d'un warrant qui se négociait à 0,14 euros au début du mois de juin est tombé à 0,008 euros, par exemple", précise Arnaud Raiga. De même, les warrants adossés au titre Lagardère, actionnaire d'EADS à hauteur de 30%, subissent une légère dépréciation. Ainsi, un warrant Crédit Lyonnais sur Lagardère dont le prix d'exercice était fixé à 1,40 euros fin février, lorsque l'action Lagardère cotait à 110 euros, chute aujourd'hui à 0,20 euros pour un titre Lagardère à 77 euros. Réagissant à la première cotation du groupe, Rainer Hertricht, co-président, a déclaré que le prix d'émission de l'action EADS était "inférieur à la valeur effective" du nouveau géant européen de l'aéronautique. "Les conditions de marchés sont très difficiles", a-t-il également ajouté.Le sentiment était pourtant à l'optimisme ce matin dans les salles de marché, avant la première cotation d'EADS. "Au vu des résultats de l'allocation des actions EADS, on peut raisonnablement penser que les investisseurs lui réserveront un accueil favorable. En effet, la nouvelle société a été deux fois et demi sur-souscrite ce qui est relativement satisfaisant", estimait en effet Patrick Bonneté, responsable de la syndication au Crédit Lyonnais, ce matin.

latribune.fr

20 Oct 2008, 10:14

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