Le gouvernement à la recherche d'un nouveau souffle

Malgré les succès de la gauche plurielle à Paris et Lyon, le gouvernement n'a pu que constater l'abstention massive enregistrée dans les quartiers populaires et déplorer la perte pour la gauche d'une vingtaine de villes de plus de 30.000 habitants au profit de la droite. Qualifié "d'avertissement utile", cet échec de la majorité conduit le Premier ministre à réunir ses ministres pour tenter de trouver les nouvelles bases susceptibles de permettre aux socialistes et à leurs alliés, écologistes et communistes, de s'imposer lors des échéances électorales de 2002. Lors du Conseil national du parti socialiste (PS) de mardi dernier, Lionel Jospin a résumé l'objet de cette journée de travail par ces questions: "Que fait-on ? Doit-il y avoir des inflexions et lesquelles ? Tout en gardant le cap, sur quoi bouge-t-on ? Que fait-on de cette année ?".Pressé par l'aile gauche du parti socialiste et par ses partenaires du gouvernement d'envoyer des signes forts aux Français, en particulier les plus modestes, Lionel Jospin ne dispose pourtant que d'une étroite marge de manoeuvre. Le ralentissement américain et la faiblesse persistante des marchés boursiers grignotent les perspectives de croissance. Le ministre de l'Economie a dû ainsi réviser son estimation pour 2001 à 2,9% contre 3,3% initialement. Dans ce contexte, il est difficile d'envisager des dépenses supplémentaires pour telle ou telle catégorie de citoyens sans mettre en péril les engagements européens de la France en matière de finances publiques, ce à quoi se refuse Laurent Fabius. Cependant, le locataire de Bercy ne ferme pas complétement la porte. En marge du conseil économique et social franco-allemand de Rouen, il a estimé, en réponse à une question sur l'éventualité d'une baisse de la TVA ou des impôts indirects, possible "de faire certaines choses si nous avons des ressources supplémentaires".La tâche du Premier ministre est d'autant plus compliquée que certaines dépenses inattendues ont dû déjà être engagées: c'est le cas par exemple du financement des crises de la vache folle et de la fièvre aphteuse. C'est dans ce cadre très contraignant que Lionel Jospin va devoir trancher. De nombreuses voix s'élèvent dans sa majorité pour demander un "coup de pouce" important au Smic en juillet. D'autres plaident pour une baisse de la TVA. François Hollande, premier secrétaire du PS, a évoqué en début de semaine un certain nombre d'actions sur lesquelles le gouvernement pourrait fonder son action des mois qui viennent. Et de citer la lutte contre la précarité, l'amélioration des salaires, la qualité de la vie, l'environnement, la lutte contre l'insécurité et des mesures pour les jeunes telles que la création d'une allocation spécifique pour les 18-25 ans. latribune.f
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.