Au CeBIT, la grisaille domine mais les projets abondent

Carly Fiorina, la charismatique PDG de Hewlett-Packard, a ajouté une petite dose de mauvais temps à un climat déjà pas mal perturbé. Elle a réaffirmé que l'économie américaine connaissait un ralentissement et qu'elle n'entrevoyait pas d'amélioration pour le deuxième semestre 2001, contrairement à certaines analyses avancées ici et là. Carly Fiorina a même prévenu que l'Europe n'était pas "immunisée" et que la morosité yankee gagnerait sans doute le Vieux Continent. "Aujourd'hui, dans nos secteurs d'activités, il s'agit d'être capable de naviguer à travers le brouillard", a-t-elle expliqué. D'où la tendance, partagée par l'ensemble des 8.100 exposants, de se recentrer sur les secteurs clés de leur entreprise. Pour Hewlett-Packard, il s'agit d'intensifier les activités de services aux professionnels et de renforcer sa présence dans les infrastructures Internet. L'avenir, selon Carly Fiorina, appartient aux appareils communicants de tous types et aux e-services, définis par la patronne de HP comme étant l'opportunité de transformer tout processus ou application d'une entreprise pour le numériser et l'exploiter sur n'importe quel type d'appareil. Le but à atteindre est que le "Web travaille pour vous, et non le contraire" a martelé Carly Fiorina. Elle a également précisé que près de 3.000 milliards de dollars seront dépensés pendant la décennie à venir pour construire la prochaine infrastructure du réseau Internet afin de le rendre aussi populaire que l'emploi de l'électricité aujourd'hui.Autre ré-orientation qui sonne comme une prise en compte réelle des besoins des consommateurs, celle des ressources consacrées au réseau de téléphonie mobile GPRS et aux applications qui viendront progressivement s'y greffer. Fini le temps des inventions les plus farfelues ; place à des services pratiques, concrets mais surtout utilisables de manière conviviale par le plus grand nombre. Exit également, pour le moment, le paradis promis de l'UMTS et de ses très hauts débits sur des terminaux encore impossibles à produire en volume industriel. "Je n'ai pas honte de dire que les terminaux UMTS apparaîtront en 2002 et atteindront un marché de masse en 2004. Pour les téléphones de type GPRS, je pense qu'ils seront disponibles en quantité industrielle en 2002", a rappelé George Boulloy, le patron des produits sans fil de Siemens. Les acteurs de la téléphonie mobile attendent aussi beaucoup de l'utilisation du langage Java appliqué à leur secteur. Cette technique devrait permettre de créer et de porter sur les appareils communicants sans fil un nombre important d'applications de contenus. Ces dernières sont aujourd'hui redécouvertes comme une composante essentielle de la future génération de téléphonie. Troisième grande tendance de ce CeBIT 2001, les avancées de la numérisation et donc de l'image comme support essentiel de communication. Cela permet notamment à certaines entreprises de se réinventer et de redéfinir leur métier. Kodak, le géant de la photo, se transforme ainsi pour assurer sa mue de "vendeur de pellicules" en acteur offrant à ses clients de "partager la vie". Un slogan que Kodak compte appuyer sur les nouveaux canaux de distribution des images et de nouvelles manières de consommer la photo. "Autrefois, les particuliers gardaient leur argent dans un bas de laine puis ils ont appris à faire confiance à un banquier. Nous sommes dans cette situation aujourd'hui dans le monde de la photo. Plutôt que de ranger mes photos dans des boîtes à chaussures, je peux les stocker sur différents types de supports pour y accéder en permanence, les retoucher ou encore les diffuser à mon entourage facilement", illustre joliment Pierre Schaeffer, président de la division imagerie numérique de Kodak. Pour la marque née en 1888, grâce à monsieur George Eastman, l'avenir passe aussi par l'amélioration permanente du rapport prix / performance, mais aussi par une vie toujours plus simple pour les consommateurs de photos. La devise de Kodak reste la suivante : appuyez sur le bouton, nous ferons le reste.De notre envoyé spécial, Thierry Michel
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.