Webavantages se dirige discrètement vers la rentabilité

Un an après le lancement de son site Webavantages, comparateur de prix devenu entre temps galerie commerciale virtuelle, Infomediation tire un bilan mitigé mais globalement positif de ses douze premiers mois d'activité. " La start-up aux ambitions européennes est devenue une PME ", résume Thierry Gilmaire, fondateur et PDG de la société. Pour une raison simple : Infomediation, qui avait levé cinq millions de francs début 2000, n'est pas parvenue à boucler un deuxième tour de table. Et a donc revu ses projets à l'aune de ses disponibilités financières réduites. Les effectifs plafonnent ainsi à... cinq personnes, les stagiaires recrutés au lancement n'ayant pas été titularisés et le directeur financier senior arrivé au printemps 2000 ayant de lui-même quitté l'entreprise.Ces moyens modestes n'ont pas empêché Infomediation de lancer une nouvelle version de son site en octobre dernier, et de mener depuis une exploitation commerciale à vitesse de croisière modeste mais régulière. Le moteur de comparaison de prix, produit d'appel lors du lancement, est peu à peu passé au second plan. Et l'activité de Webavantages se développe sur un double positionnement, revendiqué par les fondateurs. " Aux yeux des internautes, nous apparaissons comme un programme de fidélisation, en leur permettant de gagner des points lorsqu'ils achètent sur Internet, explique Thierry Gilmaire. Pour les sites marchands, nous sommes des apporteurs d'affaires, fournisseurs de trafic qualifié et de clientèle, mais pas forcément un outil de fidélisation ".La société revendique aujourd'hui un million de pages vues, 300.000 visiteurs par mois et 65.000 membres. Le tout pour un chiffre d'affaires mensuel de 150.000 francs, qui devrait monter, selon les prévisions, à 200.000 francs à l'automne. L'objectif affiché est de parvenir à la rentabilité d'exploitation en septembre. Principale recette appliquée par les fondateurs de Webavantages pour y parvenir : la baisse du coût de recrutement, grâce à l'affiliation. " Pendant neuf mois, nous avons appris à ramener le coût moyen d'un recrutement à moins de cinq francs, à renvoyer les membres vers les sites marchands et à changer de mode de rémunération ". Incapable de poursuivre avec les seules commissions sur les ventes, Webavantages est désormais rémunéré aussi au prorata des visites apportées à ses 35 sites marchands partenaires. " Ils ne peuvent pas faire l'impasse sur une source supplémentaire de revenus ", souligne Thierry Gilmaire. Dernier axe : faire rentrer le plus vite possible son chiffre d'affaires dans les caisses de l'entreprise. Car Webavantages travaille avec des sites qui, pour certains, " comptabilisent les visites et les ventes apportées tous les six mois, puis nous paient à 90 jours ", explique Thierry Gilmaire. Tous les partenaires de Webavantages sont donc peu à peu passés sur une plate-forme d'affiliation (Cible Click) qui assure un " pré-paiement " mensuel.Recettes modestes et moyens limités n'empêchent pas de travailler avec de gros sites marchands : parmi les partenaires de Webavantages figurent en effet La Redoute, Alapage et Marcopoly. " Sans tapage, nous sommes de plus en plus crédibles ", assure Thierry Gilmaire. Une fois rentable, Infomédiation espère bien tenter à nouveau l'aventure de la levée de fonds, pour " faire en grand ce que nous avons réussi à faire en petit ", résume son PDG. En clair, augmenter le nombre de ses recrutements de membres et donc son chiffre d'affaires, sans augmenter son coût unitaire. " Nous savons qu'il est risqué de rester petit face à un Kelkoo ou un Maximiles ", reconnaît Thierry Gilmaire. Marc Angrand
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