Le marché publicitaire en plein marasme

Plus personne n'est épargné. Que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis, dans les chaînes de télévision, les journaux ou les agences de communication, toutes les entreprises qui dépendent de près ou de loin de la publicité voient leurs recettes ralentir, quand elles ne sont pas confrontées à une baisse pure et simple de leur chiffre d'affaires.Au cours des deux derniers jours, pas moins de cinq grands noms de l'industrie de la communication ont évoqué de façon plus ou moins alarmante les conséquences du ralentissement du marché publicitaire. Et les Français ne sont pas les moins touchés. Havas Advertising, cinquième publicitaire mondial, a ainsi annoncé aujourd'hui la mise en place d'une politique de réduction de coûts et de licenciements après avoir indiqué hier qu'il divisait par deux, de 4,7% à 2,4%, sa prévision de croissance pour le marché publicitaire américain.Jeudi, c'est Publicis, le numéro deux français derrière Havas, qui déclarait lors de son assemblée générale prévoir une dégradation du marché publicitaire mondial, notamment aux Etats-Unis. Maurice Lévy, le président de la société, anticipe aujourd'hui une croissance de l'ordre de 3%, contre une prévision de 5% en novembre dernier (voir ci-contre). Même s'il n'est pas exposé aux Etats-Unis, le groupe de radio NRJ a pour sa part annoncé jeudi, à l'occasion de la présentation de résultats semestriels en baisse, qu'il anticipait une dégradation encore plus importante de ses comptes au cours des six derniers mois de son exercice 2000/2001 (voir article ci-contre).Ce cortège d'avertissements fait suite à l'annonce par les deux principales chaînes privées françaises, TF1 et M6, de chiffres d'affaires en net ralentissement pour les trois premiers mois de l'année 2001. Au début du mois de mai, TF1 annonçait que ses recettes publicitaires avaient progressé de 1,8% seulement sur les trois premiers mois de l'année, alors que le groupe de Patrick Le Lay affichait un taux de croissance de plus de 20% en 2000. M6 a réussi à faire légèrement mieux au cours de la période, avec des recettes publicitaires en croissance de 5,8%.Mais les difficultés des groupes de médias français paraissent presque anodines au regard de celles de leurs homologues américains. Si Havas Advertising et Publicis maintiennent pour l'instant leurs prévisions de bénéfices, Interpublic et True North, qui sont en voie de fusion, ont dû se résoudre jeudi soir à lancer un sévère avertissement sur leurs résultats. Interpublic, le numéro trois mondial de la publicité, a indiqué dans un communiqué qu'il tablait dorénavant sur un bénéfice de 30 à 35 cents pour le deuxième trimestre de son exercice, contre 40 à 45 cents initialement estimé. True North retient pour sa part une prévision médiane de 40 cents par action, ce qui correspond à une réduction d'environ 20% par rapport aux estimations des analystes.Jean-Noël Roffiae
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