Alcatel est tombé sous les 3 euros

Alcatel s'enfonce. Mercredi en clôture, l'action plonge de 8,96% à 3,05 euros, après avoir touché un nouveau point bas à 2,97 euros. Cela fait désormais huit séances que l'action s'inscrit à la baisse et, si depuis quelque mois l'attention s'est focalisée sur Vivendi et France Télécom, c'est bien l'équipementier qui réalise la plus mauvaise performance du CAC 40 sur l'année, avec une chute proche de 85%.Il faut dire que l'optimisme n'est pas de mise dans le secteur des équipements de télécommunications. Fin août, Nortel a annoncé des suppressions d'emplois et a réduit ses attentes de chiffre d'affaires pour le trimestre en cours (voir ci-contre). Il a été imité quelques jours plus tard par le Finlandais Nokia. Enfin, vendredi dernier, c'est l'Américain Lucent qui a fait part de son pessimisme.Face à cette batterie d'avertissements, Alcatel n'a donc pas échappé aux inquiétudes des investisseurs. Et ce mercredi, c'est au tour des bureaux d'analystes de faire part de leur prudence. "De récentes annonces indiquent un nouvel affaiblissement aux Etats-Unis. Les avertissements de Nortel, Tellabs et Lucent montrent que la demande d'équipements s'est encore affaiblie durant le troisième trimestre 2002", écrit-on chez Morgan Stanley. Du coup, l'intermédiaire a porté de -0,94 à -1,04 euro son estimation de perte par action pour 2002 et de -0,69 à -0,78 euro celle de 2003. Cet ajustement a été accompagné d'un abaissement de l'objectif de cours de 4 à 3 euros. Chez BNP Paribas, la tendance est à peu près la même. La banque a réduit de 7 à 4 euros son objectif de cours, estimant que la dégradation du marché des réseaux de télécommunications en Europe s'est étendue à l'Asie, une zone qui jusqu'ici permettait d'amortir la crise européenne. Bref, BNP Paribas pense que la fin de l'année sera difficile. Son estimation de chiffre d'affaires est désormais de 16,4 milliards d'euros contre 16,9 auparavant. Quant au résultat d'exploitation, il devrait être de 869 millions d'euros, contre un précédent pronostic de 790 millions.Aurel-Leven pense lui-aussi que l'activité du groupe devrait souffrir. "Alcatel aura du mal à tenir son objectif de ventes du second semestre égales à celles du premier". Le chiffre d'affaires était de 8,53 milliards d'euros au premier semestre, donnant, selon le groupe, un objectif annuel voisin de 17 milliards. Pour le résultat opérationnel, Alcatel a prévu de réduire sa perte de 520 millions d'euros enregistrée sur les six premiers mois.Néanmoins, Aurel-Leven se veut moins pessimiste que les autres analystes. "Le profit-warning d'Alcatel pourrait être moins pire qu'anticipé", note le bureau qui évoque notamment la faible exposition d'Alcatel aux Etats-Unis comparé à Nortel et la stabilisation de certaines branches.Bref, la situation financière d'Alcatel n'inquiète pas certains observateurs. Pour Aurel-Leven, le groupe dispose de liquidités et, comme prévu, sa dette devrait être ramenée en 2002 de 2,6 à 2,4 milliards d'euros, soit un peu plus du tiers des fonds propres. Cela paraît d'autant plus rassurant à l'analyste que les restructurations vont peu à peu porter leurs fruits et que le groupe n'aura que 1,2 milliard d'euros à rembourser jusqu'à la mi-2004.Il semble donc qu'Alcatel peut voir passer 2003 sans trop de soucis. Reste que si le marché ne redémarre pas significativement d'ici 2004, ses affaires pourraient se compliquer.Enfin dans un contexte aussi tourmenté, Serge Tchuruk pourrait paraître sur la sellette alors que Michel Bon et Jean-Marie Messier ont déjà dû annoncer leur départ. Mais pour les opérateurs, il n'y a pratiquement rien à reprocher au PDG d'Alcatel. Et certainement pas le recentrage sur les télécommunications. "Alcatel plus Alstom ne serait guère mieux loti qu'Alcatel tout seul", notait récemment un analyste du secteur (voir ci-contre). Par ailleurs, "le groupe n'a guère procédé à de très grosses acquisitions payées en cash à des prix prohibitifs", estimait quant à lui François Meunier de Banc of America. latribune.frPhilippe Germond quitte Cegetel pour AlcatelComme la Tribune l'annonçait ce matin, Philippe Germond, président de l'opérateur mobile Cegetel et directeur général délégué de VU, a confirmé son départ du groupe, pour un poste de directeur général au sein du comité exécutif d'Alcatel. A partir de début 2003, il travaillera aux côtés de son PDG Serge Tchuruk, de Mike Quigley, directeur général adjoint et de Jean-Pascal Beaufret, directeur financier. Philippe Germond, qui a rejoint le comité exécutif de Vivendi en juin 1997, présidait Cegetel depuis septembre 2000. Il faisait partie de la garde rapprochée de l'ex-PDG de VU, Jean-Marie Messier, forcé de démissionner en juillet. Son départ suit celui d'un autre proche de Messier, Guillaume Hannezo, directeur financier du groupe, mis sur la touche dès la mi-juillet.(lire ci-contre)
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