"Les équipes d'Havas ont su réagir avec talent". C'est ainsi qu'Alain de Pouzilhac qualifie la performance semestrielle du groupe dont il est PDG. Et il est vrai que si plusieurs indicateurs sont encore en retrait par rapport aux six premiers mois de 2001, les comptes qui viennent d'être publiés sont assez flatteurs.Ils sont même supérieurs à ce que visaient les analystes. A commencer par l'Ebit (proche du résultat d'exploitation). Attendu en moyenne à 107 millions d'euros, il est finalement ressorti à 116 millions d'euros, limitant son repli à 9,4% par rapport à l'an passé. Rapporté à la marge brute* (tombée de 1,065 à 1,029 milliard d'euros), celà donne une marge d'Ebit de 11,2% contre 12% un an plus tôt. Un niveau qui contente largement la société. D'autant qu'elle préfère prendre une autre base de comparaison. "En analyse séquentielle, c'est-à-dire en comparant le premier semestre 2002 au deuxième semestre 2001, que le groupe considère être la période de référence la plus appropriée, compte tenu des caractéristiques des années 2001 et 2002, l'objectif annoncé était d'améliorer la rentabilité (Ebit par rapport à la marge brute) de plus de 150 points de base par rapport aux 8,9% du deuxième semestre 2001 (avant coûts exceptionnels de restructuration), soit 10,4%", note le communiqué.Le groupe a également fait mieux en termes de résultat net. Et qui plus est il est positif. L'an dernier, Havas avait en effet enregistré 109 millions d'euros de charges exceptionnelles liée à son plan de restructurations. Elles avaient plombé le résultat, tandis que cette année elles se sont limitées à 5 millions pour WorldCom. Du coup, le résultat net avant survaleurs est passé de -7 à 50 millions d'euros, là où les analystes n'espéraient que 47 millions d'euros. Après survaleurs, il a grimpé de -28 à 15 millions d'euros. Ce qui correspond à la limite haute des estimations du marché.Pour l'avenir, Havas reste encore très prudent. "Nous allons continuer nos efforts au deuxième semestre dans un marché où nous n'attendons pas d'amélioration sensible par rapport au premier semestre, sauf peut-être de manière prudente aux Etats-Unis. Ces efforts seront centrés sur le développement des clients existants, sur le New Business et sur la diminution des coûts", précise le communiqué. Dès lors, Havas maintient les objectifs qu'il s'était précédemment fixés. D'une part, il ambitionne une croissance organique supérieure à la moyenne de ses concurrents (ce qu'il dit avoir réalisé au premier semestre avec -5,4%). Par ailleurs, il table sur une amélioration d'un point de la marge d'Ebit par rapport à 2001. Ce qui correspond à une marge de 11,4%.Compte tenu de la crise du marché publicitaire, de la faillite de WorldCom (un de ses gros clients) et de plusieurs abaissements de recommandations, le titre n'a pas connu un parcours aisé en Bourse ces derniers mois. Il affiche ainsi une chute quasi-continue depuis avril, période sur laquelle il a cédé plus de 65%. Néanmoins, il se reprend vendredi grâce aux résultats publiés. En fin de journée, il gagne 8,15% à 3,45 euros.latribune.fr*Marge brute: plus que le chiffre d'affaires, elle est le véritable indicateur des revenus des groupes de publicité. Elle correspond au chiffre d'affaires, duquel sont retranchés les achats d'espaces.

latribune.fr

20 Oct 2008, 6:26

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