Le spectre d'une faillite fait plonger United Airlines

La chute de 8,36% enregistrée jeudi par United Airlines pouvait apparaître lourde. Mais elle n'est finalement rien à côté de la descente en piqué que réalise le titre ce vendredi. En milieu de journée, il dévisse de 28% à 2,61 dollars, après une chute de presque 47% juste après l'ouverture.C'est que la situation ne s'améliore guère pour la compagnie américaine, dont la survie passe nécessairement par des sévères réductions de coûts. En effet, si les pilotes, les personnels de sécurité, de restauration et d'accueil ont accepté des réductions de salaires, certains mécaniciens ont en revanche refusé que la compagnie ampute leurs revenus. Ces réductions devaient porter sur 700 millions de dollars. De quoi remettre en cause, une partie du plan d'économies du groupe portant sur 14,1 milliards de dollars jusqu'en mai 2008.Et une mauvaise nouvelle n'arrivant jamais seule, ce refus des mécaniciens a conduit Standard & Poor's à abaisser de "CCC" à "CCC-" la note de la dette à long terme d'UAL. Le groupe a indiqué qu'il allait reprendre les discussions avec les mécaniciens. Mais, pour l'agence, il est peu probable que le Bureau de stabilisation du transport aérien (ATSB) approuve un plan avec des réductions de salaires moins importantes que ce qui a été proposé. D'autant que certains se demandaient déjà si ces réductions seraient suffisantes.Bref, l'étau se resserre autour de la compagnie et, dans ces conditions, S&Pšestime qu'elle aura beaucoup de difficultés à obtenir les garanties pour le prêt nécessaire à sa survie. UAL compte en effet avoir la garantie de l'Etat pour un emprunt de 1,8 milliards de dollars sur un total de 2 milliards.Dès lors, S&P n'hésite pas à parler de faillite inévitable pour le groupe qui doit faire face à une échéance de 375 millions de dollars le 2 décembre, alors qu'il enregistre en ce moment environ 7 millions de dollars de pertes opérationnelles par jour. "Il nous paraît impossible que le groupe parvienne à assurer son financement suffisamment tôt pour éviter une faillite".La cure d'amaigrissement annoncée cette semaine pourrait donc ne pas suffire à sauver la mise. Pour atteindre ces 14,1 milliards d'économies, UAL envisage notamment des baisses de salaires, des réductions de capacité, et une limitation des investissements. Enfin, la compagnie souhaite ramener ses effectifs de 84.000 à 74.000 personnes d'ici 2004 (voir ci-contre).
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