Dassault dément convoiter Thales

"Ce n'est pas d'actualité. On en parle peut-être dans les ministères mais pas chez Dassault. Il n'y a pas de discussions avec Alcatel." C'est par ces mots, recueillis par Reuters, qu'un porte-parole de Dassault a réagi à un article de presse paru jeudi matin. Libération écrit en effet que le groupe de Serge Dassault serait proche de mettre la main sur les 15,8% du groupe de défense détenus par Alcatel, et pour lesquels il dispose d'un droit de préemption.Le journal se veut même catégorique. "L'affaire est dans le pipe-line. Il reste juste à mettre une signature sur le montant du chèque", affirme-t-il en citant "une source industrielle". Il souligne également qu'en reprenant 15,8% de Thales, l'avionneur monterait à 21,6% du capital, grâce aux 5,8% qu'il possède déjà via GIMD (Groupe industriel Marcel Dassault).Il deviendrait ainsi l'actionnaire de référence disposant d'un droit de veto sur la stratégie et le choix des dirigeants. Et le quotidien d'ajouter que cette opération replacerait surtout Dassault au centre de la prochaine restructuration du secteur de la défense en Europe. D'autant que Libération n'exclut pas que l'Etat vende par la suite à Dassault ses 32,8% de Thales.Bien entendu, la cession évoqué aujourd'hui nécessite l'accord de l'Etat. Et de ce côté là, c'est le silence radio. Tout comme chez Alcatel.Mais pour le quotidien, Alcatel est appelé à vendre sa participation dans Thales, dont il a déjà cédé 4,2% du capital en novembre 2001. Il est vrai que la défense n'est plus une priorité de l'équipementier et que sa situation n'est pas des plus confortables. Confronté au repli du marché des télécommunications, le groupe de Serge Tchuruk a vu ses résultats et le cours de son action fondre comme neige au soleil. Et la chute de l'action continue même si le groupe tente de rassurer sur sa situation financière (voir ci-contre). Bref, une cession pourrait constituer un bol d'air frais. D'autant que l'action Thales a plutôt bien résisté à la chute des marchés (-8% en 2002 contre -35% pour le CAC 40). Pour Libération, la prochaine arrivée de Philippe Germond à la direction générale d'Alcatel montre d'ailleurs que le groupe veut tourner une page.Néanmoins, il convient de ne pas oublier un élément important. Si cession il doit y avoir, elle ne pourra pas avoir lieu avant le printemps prochain. L'an dernier (voir ci-contre), La Tribune s'était procurée les termes du pacte d'actionnaires signé en avril 1998, liant GIMD et Alcatel. Or, selon cet accord, ils se sont engagés "à ne pas transférer" les actions de Thales "pendant une période de cinq ans".En Bourse, l'action Thales réagit peu. En clôture, elle cède 2,51% à 34,51 euros. Par contre, Alcatel poursuit sa descente aux enfers, en lâchant 17,7% sur la séance, clôturant à 2,51 euros.
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