Le Crédit Agricole étudie toutes les options dans l'affaire Crédit Lyonnais

Que va faire le Crédit Agricole dans le dossier du Crédit Lyonnais? Le communiqué qui présente ce matin les résultats du groupe au troisième trimestre ne fait aucune allusion à cette affaire. Mais les déclarations des dirigeants de la Banque verte se multiplient: quelques jours après le coup de tonnerre de l'irruption de BNP Paribas dans le Lyonnais, le Crédit Agricole en est encore à passer en revue les différentes options qui lui sont ouvertes.Première hypothèse: lancer une contre-offensive. Selon le communiqué publié mercredi soir par la FNCA (l'organe qui représente les caisses régionales), "le bureau de la FNCA et le conseil d'administration de Crédit Agricole SA ont affirmé que le groupe devait continuer d'examiner, avec ses partenaires, toutes les options stratégiques ouvertes au Crédit Agricole pour ses développements externes futurs, au premier rang desquels figure toujours la possibilité d'un rapprochement avec le Crédit Lyonnais". Et revenant ce matin sur ce thème, le directeur général adjoint chargé des finances du Crédit Agricole, Gilles de Margerie, a affirmé lors d'une conférence d'analystes que son établissement continue d'examiner "posément" les "voies possibles" de rapprochement avec le Crédit Lyonnais. Selon lui, le Crédit Agricole juge deux conditions indispensables à un tel rapprochement: la première est "un contexte clairement amical avec une vision stratégique partagée" avec le Lyonnais. Or ce premier critère, jusqu'au coup de théâtre du week-end, n'était "pas satisfait", a estimé M. de Margerie. Mais depuis, il semblerait que le Crédit Lyonnais ait lancé des signaux "très amicaux" à la Banque verte...Prix stratosphériqueLa deuxième condition posée est celle d'un prix raisonnable. "Ce n'est pas parce qu'on a vu ce prix très impressionnant de 58 euros (par titre, payé par BNP Paribas) arriver que nous devons nous emballer vers des prix stratosphériques et stratosphériquement plus élevés que ça, en particulier pour, le cas échéant, faire une offre sur le Lyonnais", a affirmé Gilles de Margerie. L'autre hypothèse, c'est celle d'un retrait du Crédit Agricole. Interrogé sur une telle éventualité, le directeur général adjoint a reconnu jeudi matin que "il y a des niveaux de prix où on pourrait être vendeur"... Performances décevantesHors dossier Crédit Lyonnais, les résultats publiés par le Crédit Agricole pour le troisième trimestre affichent une performance moins bonne que prévu à tous les niveaux.Tout d'abord, le produit net bancaire (PNB) a reculé de 18,6% à 1,146 milliard d'euros, alors qu'il était attendu en moyenne à 1,33 milliard. Même chose pour le résultat brut d'exploitation. Estimé ces derniers jours à 379 millions en moyenne par le consensus Reuters, il n'a pas dépassé 209 millions d'euros (-44,4%). Enfin, le résultat net part du groupe s'est enfoncé de 29,6%, à 145 millions d'euros. Un chiffre bien plus faible que le pronostic moyen des analystes, de 218 millions d'euros.Il convient toutefois de rappeler que, s'agissant de ses premiers résultats trimestriels, le groupe n'avait pas auparavant donné de base de comparaison aux analystes. Dès lors, plusieurs d'entre eux ont préféré s'abstenir de fournir des prévisions. "On n'a aucune idée de la saisonnalité des résultats de Crédit Agricole SA", prévenait-on récemment dans un bureau d'études.Du côté des métiers, la banque de proximité en France se distingue. Le RBE a augmenté de 9,1% à 72 millions d'euros et le résultat, avant goodwill, s'est envolé de 36,2% à 143 millions d'euros. La contribution des caisses régionales, qui apparaît sur la ligne mise en équivalence, a progressé de 40,7%, à 114 millions d'euros. Un chiffre légèrement supérieur aux prévisions.Bonne tenue de la gestion d'actifsPlus étonnant, l'activité affiche également une bonne tenue dans la gestion d'actifs, assurances et banque privée. "La collecte [dans la gestion d'actifs] est restée dynamique, compensant partiellement l'impact négatif des marchés", précise le groupe, tandis que l'assurance vie a bien résisté. Dès lors, le RBE a progressé de 9,6% à 194 millions d'euros, et le résultat de 12,4%, à 118 millions.En revanche les autres branches ont connu plus de difficultés. Banque de grande clientèle et banque de détail à l'étranger ont vu leurs résultats se replier. Quant à la gestion pour compte propre, elle a été pénalisée par le recul des marchés, qui l'a obligée à passer pour 153 millions de provisions, mais aussi par une base défavorable. L'an passé, le groupe avait en effet comptabilisé 66 millions d'éléments exceptionnels positifs liés à la cotation.Jeudi, à la clôture, l'action Crédit Agricole SA perd 3,22%, à 16,21 euros. Depuis le début de l'année, elle a limité son repli à moins de 9%.
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