Pas de solution unique pour France Télécom, selon le gouvernement

Quelle solution l'Etat va-t-il choisir pour soutenir France Télécom? Depuis plusieurs jours la question fait débat sur les marchés. Diverses solutions peuvent en effet être envisagées, parmi lesquelles une augmentation de capital ou un emprunt garanti par l'Etat. Mardi matin, Nicole Fontaine, ministre déléguée à l'Industrie, a apporté un début de réponse sans toutefois dévoiler les intentions précises de Bercy. "Vraisemblablement, ce sera un panachage de solutions, il n'y aura pas de solution unique", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse, en ajoutant: "cela suppose bien évidemment qu'on injecte de l'argent frais". Questionnée sur une possible augmentation de capital et un emprunt garanti par l'Etat, elle a répondu que "toutes ces solutions sont étudiées". Elle a par ailleurs confirmé que rien ne se ferait dans l'immédiat, du moins pas avant l'arrivée du nouveau PDG. "Il n'y a pas de problème de trésorerie, ce qui nous laisse quelques jours, quelques semaines naturellement, pour trouver les solutions. Et il faut avoir le temps de voir cela avec le nouveau management".Bref, l'Etat "prendra toutes ses responsabilités d'actionnaire majoritaire pour redresser France Télécom", a résumé Nicole Fontaine. Néanmoins, le premier actionnaire de l'opérateur public va se retrouver dans une situation délicate. Car il lui faudra alléger la facture pour ne pas se mettre à dos le contribuable, tout en évitant de léser les actionnaires minoritaires, chez qui la grogne monte peu à peu. D'autant qu'il devra faire appel à eux lors des prochaines privatisations.Colette Neuville, présidente de l'Adam (Association de défense des actionnaires minoritaires), réagissait d'ailleurs mardi matin dans les colonnes de La Tribune au problème du sauvetage de France Télécom (voir ci-contre). Pour elle, une augmentation de capital aurait "un effet dilutif désastreux". Et une telle opération ferait surtout les affaires des banques créancières. C'est pourquoi elle préconise plutôt une émission obligataire assortie de bons de souscription d'actions. "S'il faut réinjecter 15 milliards d'euros, mieux vaudrait le faire au cours d'introduction, par exemple par une émission d'obligations à bons de souscription d'actions. Le cours de l'action se redresserait mécaniquement aux alentours de 25 euros. Moyennant quoi l'Etat, détenteur de 600 millions d'actions, récupérerait d'emblée 9 milliards d'euros et la note à payer par le contribuable se limiterait à 6 milliards d'euros", estime-t-elle. Pour Colette Neuville, une des priorités doit donc être un retour de l'action vers son cours d'introduction. Et pour cela, l'Etat doit garantir la dette de l'opérateur. Ce qui "prendrait les vendeurs à découvert à contre-pied et permettrait à l'entreprise de renégocier sa dette".Le débat est donc ouvert mais il n'est apparemment pas pour rassurer les observateurs. Ainsi, Schroder Salomon Smith Barney a abaissé de "neutre" à "sous-performance" sa recommandation sur le titre France Télécom. L'intermédiaire, qui a aussi ramené son objectif de cours de 14 à 10,5 euros, est inquiet du manque de visibilité lié à la recapitalisation de l'opérateur ainsi que des risques judiciaires concernant le dossier MobilCom.Après un parcours chaotique ces derniers jours, le titre France Télécom affiche une baisse de 3,96% à 9,70 euros en fin de journée.
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