Détente sur le front du pétrole

L'heure semble désormais clairement à la détente sur le marché du pétrole. Malgré l'embargo irakien et l'attentat suicide de ce matin dans un bus de Haifa, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour la livraison rapprochée de mai à Londres s'est stabilisé autour de 26 dollars. A 17h, il s'établissait à 25,88 dollars, en recul de 0,88% par rapport à la veille.La journée s'annonçait pourtant critique. Ce matin, l'attentat dans un bus de Haifa, qui a tué huit personnes, menaçait en effet de remettre le feu aux poudres dans la région. Mais, alors que le gouvernement Sharon annonçait sa décision de poursuivre son offensive militaire, la pression sur Israël ne se relâchait pas, notamment de la part des Etats-Unis. Pour le porte-parole de la Maison blanche, Ari Fleischer, cet attentat "rend la nécessité d'un cessez-le-feu encore plus vitale". Israël doit "trouver une solution politique et parvenir à un cessez-le-feu", a-t-il précisé. Un peu plus tôt dans la journée, à Madrid, où se trouve aujourd'hui Colin Powell, les Etats-Unis, l'ONU, l'Union européenne et la Russie ont appelé à un "retrait immédiat des Israéliens des territoires occupés" et à "l'arrêt des hostilités". Tous ces éléments montrent que la pression américaine sur Israël ne se relâche pas, malgré l'attentat. Les marchés considèrent donc que la mission de Colin Powell à Jérusalem vendredi portera ses fruits. D'autres signes de détente sont parvenus au marché aujourd'hui. D'abord, les stocks américains de brut se sont encore accrus cette semaine de 4,3 millions de barils pour atteindre 326,3 millions de barils. Les stocks d'essence, eux, sont restés stables. Ensuite, le ministre norvégien du pétrole a indiqué que si le prix du baril restait "à un niveau élevé, le gouvernement réviserait sa décision concernant le maintien des restrictions de production". La Norvège est le troisième producteur d'or noir du monde. Les marchés ne risquent donc pas la pénurie pour le moment.Enfin, le président de l'Opep Ali Rodriguez a levé ce soir tous les doutes concernant l'utilisation de l'arme du pétrole. Après l'embargo irakien décidé lundi, certains craignaient que la Libye et l'Iran ne suivent Saddam Hussein. Ali Rodriguez a indiqué que ces deux pays avaient fait savoir officiellement à l'Opep qu'ils ne "se joindront pas à l'embargo". Il a indiqué que les variations à la hausse du prix du baril étaient "uniquement le fait de spéculateurs" et que le cartel conservera son niveau de production actuel jusqu'en juin. Enfin, il a annoncé un retour rapide à la normale au Vénézuela, où les employés du pétrole étaient en grève depuis deux jours. Ali Rodriguez a néanmoins mis en garde en rappelant que "l'approvisionnement pétrolier pourrait être affecté par l'extension du conflit au Proche-Orient, mais nous espérons que ce conflit ne s'étendra pas." Si la croissance ne semble donc plus pour le moment menacée par un pétrole cher, la situation au Proche-Orient reste donc une épine dans le pied de l'économie mondiale.latribune.f
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