Les consommateurs américains demeurent attentistes

/>La déprime des consommateurs américains se poursuit, mais elle ne s'approfondit pas. L'indice préliminaire de confiance des ménages de l'Université du Michigan d'août n'est ainsi en recul que de 0,3 points à 87,9 contre 88,1 en juillet. Les analystes espéraient en moyenne une remontée de l'indice à 88,3. Certes, on est loin de la déprime du mois dernier où l'indice avait décroché de plus de 4,5 points, mais il semble désormais que le moral des consommateurs se stabilise à un niveau relativement bas outre-Atlantique. Après la douche froide due aux baisses des marchés en juillet, les ménages restent donc attentistes. En fait, le chiffre est loin d'être entièrement négatif. Les ménages américains considèrent que la situation présente continue de s'améliorer. L'indice mesurant l'opinion des consommateurs sur la situation présente progresse ainsi de 2,9 points à 100,2 en août. Un bon chiffre sans doute atteint en raison du maintien des créations d'emplois en juillet.En revanche, les craintes concernant l'évolution continuent d'être de plus en plus fortes puisque l'indice mesurant les attentes des consommateurs sur la situation future de l'économie recule de 1 point à 80. La prudence reste donc de mise. Si la situation conjoncturelle et financière s'améliore, les consommateurs reprendront vraisemblablement confiance. Dans l'immédiat cependant, comme le note l'économiste chez AG Edwards & Sons Patrick Fearon, interrogé par Reuters, "la confiance des consommateurs se stabilise à l'image de ce qui se passe sur les marchés financiers". La conséquence de cette stabilisation de la confiance devrait être une progression modérée des dépenses des consommateurs américains. C'est en tout cas l'avis de Lynn Reaser, chef économiste à la Banc of America, également interrogé par Reuters. Si cette hypothèse se confirme, l'économie américaine devrait connaître une croissance faible, mais devrait éviter la rechute. Un peu plus tôt, le chiffre de l'inflation américaine est venu confirmer l'analyse de la Fed mardi dernier : le risque pour l'économie américaine ne se situe pas sur le plan des prix, mais bien sur celui de la croissance. En juillet, l'indice des prix à la consommation (CPI) a progressé de 0,1% sur un mois. En excluant les éléments volatils, alimentation et énergie, la hausse du "core-CPI" est très légèrement supérieure : +0,2%. Les analystes interrogés par Reuters s'attendaient à une hausse de 0,2% des deux indices. Le chiffre de juillet sanctionne ce que l'on savait déjà depuis plusieurs mois. Il n'existe pas de risques inflationnistes aux Etats-Unis. D'autant que la hausse mensuelle des prix énergétiques (+0,4%), qui a fait progresser le prix de l'essence (+1,5%) et, par ricochet, celui des transports (+0,3%), est assez importante. Les autres hausses les plus notables sont enregistrées dans le domaine des services, où la demande est restée relativement soutenue. Ainsi, le prix des services médicaux et des services d'Education progressent en juillet de 0,7%. Par ailleurs, le relèvement des prix des services postaux et de livraisons (+10,1% sur un an) a gonflé l'inflation de juillet.En fait, avec la crainte de la baisse de la demande intérieure, certains économistes commencent à agiter le spectre de la déflation. Une mise en garde peut-être encore un peu précoce, puisque la hausse annuelle du core-CPI reste de 2,2% et celle du CPI de 1,5%. Néanmoins, certains signes sont inquiétants. Ainsi, le prix des "appareils" recule de 1% en juillet. Une baisse qui, certes, s'explique par les rabais estivaux, mais sur un an, la baisse est de 3,2% et traduit une certaine faiblesse de la demande pour les produits industriels. Le même phénomène se retrouve sur les prix des PC et de l'équipement informatique. Après une baisse de 1,7% en juin, les prix de cette catégorie chutent de 1,7% en juillet, portant la baisse annuelle à 23,9%. Ici, nul doute que la faiblesse de la demande a joué un rôle prépondérant dans le recul des prix des équipements informatiques. Le risque de déflation existe donc bien, mais il ne se confirmera que si la conjoncture et donc la demande intérieure, s'effondre. Dans l'immédiat, ce chiffre de l'inflation est une bonne nouvelle car elle permet d'assurer la politique de taux faibles de la Fed, ce qui peut contribuer à soutenir une éventuelle reprise.
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