Les trois sorcières du CAC 40

"Trick or treet ?": un (sale) tour ou un bonbon ?, menacent les petits américains en réclamant à leurs voisins des friandises la nuit d'Halloween. Les enfants terribles du CAC 40, j'ai nommé France Télécom, Alcatel et Vivendi Universal, risquent malheureusement de jouer un nouveau sale tour à leurs actionnaires plutôt que de leur offrir une récompense méritée pour leur patience résignée et vertueuse. C'est l'opérateur historique qui ouvre aujourd'hui ce "bal des sorcières". Si quelques informations devraient filtrer du conseil d'administration qui se tient ce matin, c'est en réalité la séance de demain qui devrait être à haut risques pour France Télécom. Car les investisseurs pourraient avoir des sueurs froides si l'opérateur annonce, à la publication de son chiffre d'affaires du troisième trimestre, que son activité fixe "historique" a dégringolé plus que prévu et qu'à l'inverse son activité d'avenir, Orange, n'enregistre pas les taux de croissance espérés. Par quel tour de magie le sauveur Breton pourra-t-il alors honorer les échéances d'une dette de 70 milliards d'euros (sans compter les 10 milliards de hors bilan) ? Les marchés n'auront pas le temps de reprendre leur souffle qu'Alcatel entrera en scène mercredi pour dévoiler ses résultats du troisième trimestre. C'est une perte d'exploitation de plus 250 millions d'euros que l'on attend... Et si l'équipementier télécoms n'a pour l'instant pas les mêmes problèmes de dette que l'opérateur, les investisseurs sont sérieusement angoissés par sa capacité future à la rembourser, à force de puiser dans sa trésorerie pour payer la note de ses restructurations. Si l'activité continue de plonger à un rythme effréné (on attend au moins -35% cette année, -15% l'an prochain), de quel cash flow Alcatel disposera-t-il pour satisfaire ses créanciers ? Un groupe sans usine, mais aussi sans activité, sans cash-flow ? Sauf sursis judiciaire, c'est également mercredi que Vivendi Universal devra trancher son grand dilemme sur Cegetel : accepter ou décliner l'offre fort tentante de Vodafone, un chèque de 6,7 milliards d'euros payé rubis sur l'ongle pour ses 44% dans Cegetel. Les administrateurs de VU devraient en réalité prendre leur décision aujourd'hui. On sait que le marché réclame à cor et à cri que Jean-René Fourtou arrête les frais et encaisse ce chèque qui réduirait la dette quasiment de moitié et sauverait le groupe du risque de faillite. Le PDG de VU voudra-t-il caresser ses actionnaires dans le sens du poil ou les embrigader de force dans une aventure plus risquée ? Alors, une gifle ou une douceur ?
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