L'OPE de Telia sur Sonera démarrera lundi

En pleine tourmente boursière, particulièrement dans le secteur des télécoms, il aura fallu six mois à l'opérateur suédois Telia et au finlandais Sonera pour mettre au point les détails financiers de leur fusion. Annoncée le 26 mars, reportée en août, l'opération entre enfin aujourd'hui dans sa phase active, sous la forme d'une offre publique d'échange (OPE) de Telia sur Sonera. L'opération débutera lundi prochain, 7 octobre, et sera close en principe le 8 novembre. Comme prévu dès le mois de mars, les actionnaires de Sonera - l'Etat finlandais en tête - se voient proposer 1,5144 action Telia pour chacun de leurs titres de l'opérateur historique finlandais. La parité n'a donc pas évolué en six mois, malgré les différences d'évolution des deux titres : alors que Telia a perdu plus de 38%, Sonera a limité ses pertes autour de 35%. Et la baisse de la couronne suédoise face à l'euro a un peu plus réduit la prime de 15,8% promise initialement par la parité retenue.La réussite de l'opération est soumise à plusieurs conditions, la principale étant que Telia reçoive 90% du capital de Sonera à l'issue de l'OPE. En cas de réussite, la cotation du titre du nouvel ensemble débutera le 2 décembre à Stockholm et à Helsinki.Le nouveau groupe, baptisé, sans originalité, TeliaSonera, sera basé à Stockholm et publiera ses comptes en couronnes suédoises. Détenu à 64% par les actionnaires actuels de Telia, il continuera à utiliser les marques Telia en Suède et au Danemark, Sonera en Finlande et NetCom en Norvège. Le nouvel ensemble sera le leader incontesté dans les pays nordiques et baltes. N°1 en Suède, en Finlande et dans les trois pays baltes, il sera également le numéro deux du marché norvégien et le numéro quatre au Danemark. Soit un total de 9,8 millions de clients mobiles, 8,6 millions dans la téléphonie fixe et 1,5 million dans l'accès Internet, sans compter les clients des filiales non majoritaires en Russie, en Turquie ou dans d'ex-républiques soviétiques. Pour un chiffre d'affaires 2001 pro forma de 8,9 milliards d'euros (et 4,4 milliards au premier semestre de cette année). Le groupe emploie actuellement 34.000 personnes.L'annonce de l'ouverture de l'OPE est l'occasion pour les deux groupes de réaffirmer leur stratégie commune, qui vise à mener de front la poursuite de la croissance et l'augmentation de la rentabilité. Outre ses marchés historiques, TeliaSonera mise principalement sur le marché russe, sur lequel il espère prendre la première place, "en tirant avantage des opportunités de croissance offertes par la hausse de la pénétration des services mobiles". Mais il n'oublie pas la Turquie et les anciennes républiques soviétiques dans lesquelles il est implanté (Azerbaïdjan, Géorgie, Kazkhstan et Moldavie). Les efforts d'amélioration de la rentabilité porteront, eux, sur les synergies créées par la fusion, mais également sur "l'amélioration des activités non-performantes et le désinvestissement des actifs non stratégiques", expliquent Telia et Sonera, sans plus de précision. Mais le Suédois cite en exemple la restructuration, annoncée le mois dernier, de son activité d'opérateur international, recentrée sur les activités les plus rentables (vente en gros aux grands comptes, transmission de données sur les parties du réseau détenu en propre). Sonera, pour sa part, a entamé la restructuration de sa division Services et assure que sa perte brute d'exploitation (Ebitda négatif) ne dépassera pas 50 millions d'euros cette année.Des cessions d'actifs pourraient donc avoir lieu au-delà de celles imposées par les autorités de la concurrence nationales et surtout européennes, à savoir la vente des actifs finlandais de Telia et de Comhem, filiale de Telia spécialisée dans la télévision câblée et l'internet à haut débit.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.