Les ASF repoussent les avances de Vinci

Les Autoroutes du Sud de la France ne veulent pas entrer dans le giron de Vinci et le font savoir. Vendredi matin, ils ont ainsi lancé une nouvelle flèche en direction du groupe de BTP. "Vinci a des atouts, il a probablement les capacités de construire un projet industriel autour des ASF mais je ne peux pas dire que ça nous séduise", a déclaré Bernard Val, le président des ASF, à l'occasion de la présentation des résultats de son groupe. Le patron des ASF tente une nouvelle fois d'enrayer l'offensive lancée par Vinci. Car les grandes manoeuvres autour du capital des ASF vont se poursuivre dans les mois qui viennent, avec la fin de l'obligation faite à l'Etat de conserver la majorité du capital. Vinci convoite le groupe, dont il détient déjà 17% avec Eiffage. Et Antoine Zacharias, le PDG du groupe de BTP, rêve ouvertement d'apporter aux ASF la société Cofiroute, dont il possède 65%, de façon à recevoir en échange le contrôle effectif du nouvel ensemble ASF-Cofiroute. Ce qui permettrait à Vinci de constituer un grand groupe autoroutier sans lancer une OPA coûteuse sur les ASF. Mais ce schéma se heurte à une double difficulté. D'une part, l'Etat pourrait préférer lever de l'argent frais en vendant ses actions ASF. Et d'autre part, le management des ASF est donc ouvertement hostile à ce projet. Une attitude dans laquelle il semble pouvoir de prévaloir d'un certain soutien des pouvoirs publics, comme l'a montré le communiqué commun des ASF et de l'Etat, publié début septembre, affirmant que rien n'était joué concernant l'évolution du capital du groupe autoroutier. Les résultats semestriels des ASF, publiés jeudi soir, ont donné l'occasion au groupe, qui ne s'y risquait pas jusqu'ici, de donner des perspectives chiffrées. Les ASF ont donc annoncé tabler sur une croissance des bénéfices de 8% en 2002, après avoir vu leur résultat reculer de 16% l'an passé.Pour l'année en cours, les ASF espèrent une croissance du chiffre d'affaires de 8,5% par rapport à 2001. L'an dernier, le revenu avait été de 1,929 milliard d'euros. L'objectif sera tenu s'il n'intervient pas "d'aléa climatique d'une ampleur exceptionnelle". La marge opérationnelle (Ebitda/CA) devrait progresser de 1,7 point à 61,3%. Le résultat avant impôts devrait ressortir en hausse de 17% à 365 millions d'euros, tandis que le résultat net pourrait croître de 8%. L'an passé, il était en baisse de 16,4% par rapport à 2000, à 218,4 millions d'euros. Au premier semestre 2002, le bénéfice net consolidé part du groupe a augmenté de 4,7% à 71 millions d'euros. Le chiffre d'affaires a quant à lui fait un bond de 10,2% à 958 millions d'euros. Cette hausse s'explique par la croissance des recettes de péage du groupe (qui représentent la quasi-totalité des revenus), portées par l'ouverture de nouvelles sections et par les hausses de tarifs intervenues en avril 2001 et en mars 2002. Sur les six premiers mois de l'année, la marge opérationnelle du groupe est à peine supérieure à celle de l'an passé: elle s'établit à 59,08% contre 58,9% il y a un an.Dans l'attente des résultats, jeudi, le titre avait perdu 3,56% à 24,63 euros. Vendredi, il connaît une évolution heurtée. Après une ouverture en forte baisse de 6,21%, suivie d'une progression sensible jusqu'à 25,41 euros, il termine quasi stable, à 24,70 euros (+0,28%).
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